Le président en exercice de l’Union africaine (UA) a appelé lundi 10 novembre les protagonistes de la crise burkinabè à négocier rapidement la restitution aux civils du pouvoir, détenu par l’armée depuis la chute du président Compaoré.
"L’UA n’est pas venue pour vous imposer quoi que ce soit, pour vous menacer de quoi que ce soit. Mais votre principale menace, c’est que le temps joue en votre défaveur et qu’il joue en défaveur de toute notre organisation", a déclaré le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’UA, qui a rencontré tous les acteurs de la crise à Ouagadougou. "La situation n’est pas aussi compliquée que le laissaient entendre certains", a-t-il par ailleurs estimé, avant de quitter la capitale burkinabè vers 18H45 locales et GMT. L’organisation panafricaine semble avoir mis de l’eau dans son vin, alors qu’elle avait le 3 novembre intimé aux militaires de céder le pouvoir dans les 15 jours, brandissant la menace de sanctions. Le lieutenant-colonel Zida, l’actuel homme fort du pays, qui a déjà promis de rendre rapidement le pouvoir aux civils, avait accueilli lundi matin à l’aéroport Mohamed Ould Abdel Aziz, lui donnant l’accolade et faisant jouer l’hymne mauritanien. Lui aussi a tenu un langage plus diplomatique, alors qu’il avait sèchement retoqué l’ultimatum de l’UA. "Nous avons besoin de la communauté internationale, et particulièrement de l’Union africaine", a-t-il dit, afin de "renforcer" la "sérénité qui prévaut actuellement". "Nous réaffirmons notre ferme attachement au respect des principes qui fondent" l’UA, a poursuivi M. Zida, vraisemblablement en référence à la charte de l’organisation panafricaine, qui interdit "tout changement anticonstitutionnel de gouvernement".
|