Qui a organisé votre mission ? Amadou Cheikhou Cissé: Il   s’agit d’une initiative du NDI (National Democratic Institut).  Pouvez-vous présenter cet organisme? A.C.C: C’est un institut américain   qui a pour mission d’aider à l’implantation de la démocratie dans le monde...    
					                       
                                        ..Le   bureau du Maghreb dont dépend la Mauritanie est basé au Maroc. Il vient d’ouvrir   une antenne à Nouakchott. Il met à la disposition des partis politiques une   bibliothèque politique, un fax , l’Internet, la possibilité de faire des saisies   de textes, des photocopies,une initiation à l’outil informatique le tout est   gratuit. En somme c’est une maison des partis.
   Quels sont les partis   politiques qui ont fait le déplacement? A.C.C: Il y avait l’ AJD,   représentant le BPC (Bloc des Partis pour le Changement), l’APP, représentée par   son président Mesaoud Ould Boulkheir, l’UNDD représentée par son président   Tidjani Koita, le RPM par son président le Docteur Cheikh Ould Horma, l’UFP par   son président, Mohamed Ould Maouloud, le RFD représenté par un membre de sa   commission de communication, l’UDP par son Secrétaire Général, le PRDR par son   Secrétaire Général adjoint, le Docteur Bâ Souleye . Le représentant local du NDI   était aussi de la mission.
  T.H: Quel était l’objet de cette   mission? A.C.C: Le but de renforcer la capacité du leadership des politiques   mauritaniens en leur faisant partager les expériences démocratiques sénégalaises   maliennes et nigériennes. Ces trois pays ont connu une alternance démocratique   citée en exemple.
  T.H : Comment s’est déroulée l’étape de   Dakar? A.C.C: Nous avons été accueillis par le deuxième conseiller de l’   ambassade de Mauritanie à Dakar, .Massar Sissoko ainsi que le Dr Klaus -Peter   TREYDTE, représentant de la Fondation Frederich Ebert au salon d’honneur de   l’aéroport de Dakar. Au premier jour, nous avons rencontré au siège de la   Fondation, le représentant et ses collaborateurs;toujours au siège; nous avons   reçu M’Baye Sidi M’Baye du CRED (Conseil pour le Respect de l’Ethique et de la   Déontologie) qui a fait l’historique de la presse sénégalaise depuis   l’indépendance à nos jours et expliqué le fonctionnement de son organisation.   Dans l’après midi, nous avons effectué une visite à la RADDHO où nous avons   rencontré son président Alioune Tine et quelques étudiants déportés. Toujours à   la RADDHO ,nous avons rencontré la société civile sénégalaise et avons donné un   point de presse dans les mêmes locaux. Au deuxième jour mardi, nous avons   rencontré le CPC (Cadre Permanent de Concertation) chez Amath Dansokho, son   coordinateur en présence de Serigne M’Baye Thiam du Parti Socialiste. Nous avons   beaucoup appris sur le fonctionnement d’une coalition. Nous nous sommes rendus   au siège la LDM/P.T où nous avons été reçus par Secrétaire Général adjoint, Yero   Deh, Abdoulaye Bathily était absent de Dakar. Là aussi, les discussions ont   tourné autour de la coalition. Nous avons eu un dejeuner-débat avec le   professeur d’histoire Babacar Gaye qui a fait l’historique de la vie politique   sénégalaise. Ensuite, nous avons eu une visite de courtoisie à l’Assemblée   sénégalaise où nous avons été reçus par le troisième vice président et rencontré   le groupe parlementaire PS représenté par Khalifa Ababacar Sall. Par la   suite, nous nous sommes rendus au Conseil de la République pour un entretien   avec son président M’Baye Jaques Diop. Dans la même soirée, nous avons été reçus   par Djibo Leiti Kâ Secrétaire Général de l’URD au siège de son parti. Le   mercredi 22 mars,nous nous sommes rendus au Ministère de l’Intérieur,nous avons   eu une séance de travail avec la Direction des Elections, nous avons appris   comment fonctionnent les élections au Sénégal,la CENA (Commission Electorale   Nationale Autonome),le code électoral, le fichier électoral, le mode de scrutin   etc.  Nous avons enfin été reçus par le Ministre de l’Intérieur, Ousmane   N’Gom et cela a marqué la fin de notre mission au Sénégal.
  T.H: Quels   enseignements tirez-vous de cette visite? A.C.C: Nous avons appris beaucoup   de choses, principalement que quelques soient les différends qui opposent le   pouvoir et l’opposition, il faut se parler et la volonté aidant, on trouvera   toujours des solutions. Au Sénégal par exemple, opposition et pouvoir sont   toujours au bord de l’affrontement mais ils parviennent toujours à s’asseoir   autour de la table de négociations. Nous avons appris aussi que la force des   partis politiques dans un pays qui en compte beaucoup réside dans les   coalitions. Nous avons noté également la différence entre la CENA sénégalaise   où ce sont les acteurs politiques qui proposent et la CENI mauritanienne où   c’est le .CMJD qui dicte les règles du jeu. Nous avons constaté avec   ébahissement que contrairement à leurs pairs mauritaniens, les partis politiques   sénégalais ne sont pas subventionnés,comme quoi, nous avons tout de même une   certaine avance sur nos amis sénégalais.       
                      
                    
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