Les jihadistes s'attaquent Ă  une ville proche de Bagdad   
17/06/2014

Les jihadistes ont tenté de s’emparer d’une ville à 60 km de Bagdad alors que le gouvernement, dominé par les chiites, s’en est vivement pris mardi à l’Arabie saoudite sunnite, l’accusant de financer les groupes insurgés.
L’envoyé spécial de l’ONU à Bagdad...



...Nickolay Mladenov, a jugé dans un entretien à l’AFP que l’offensive jihadiste, lancée le 9 juin, était "une menace vitale pour l’Irak" ainsi qu’"un grave danger pour la région".
   En une semaine, les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe extrĂ©miste très actif en Syrie, ont pris le contrĂ´le de la deuxième ville d’Irak, Mossoul, d’une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d’autres secteurs des provinces de Salaheddine, Diyala (est) et Kirkouk (nord).
   Après plusieurs jours de dĂ©route totale des forces de sĂ©curitĂ©, les autoritĂ©s ont affirmĂ© dimanche avoir "repris l’initiative", en reconquĂ©rant notamment deux villes au nord de la capitale.
   Dans la nuit de lundi Ă  mardi, les forces de sĂ©curitĂ© ont Ă©galement rĂ©ussi Ă  repousser Ă  Baqouba (60 km au nord-est de Bagdad) des insurgĂ©s qui avaient "lancĂ© une attaque Ă  l’arme automatique", a indiquĂ© le gĂ©nĂ©ral Abdelamir Mohamed Reda Ă  l’AFP.
   Selon des sources mĂ©dicales et de sĂ©curitĂ©, au moins 44 prisonniers ont Ă©tĂ© tuĂ©s lors d’une attaque des insurgĂ©s contre un poste de police. 
    
Dizaines de morts dans des combats

    Plus au nord, Ă  une centaine de km de la frontière avec la Syrie, les jihadistes se sont en revanche emparĂ©s de la plus grande partie de Tal Afar (380 km au nord-ouest de Bagdad), a indiquĂ© un responsable du Conseil provincial de Ninive.
   Cinquante civils ainsi que plusieurs dizaines d’insurgĂ©s et membres des forces de sĂ©curitĂ© ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans les combats, selon M. Qabalane.
   Quelque 200.000 personnes --soit la moitiĂ© de la population de Tal Afar et de ses environs-- ont fui ces derniers jours, selon un responsable municipal.
   Cette ville clĂ© se trouve sur la route vers la frontière syrienne, alors que l’EIIL aspire Ă  crĂ©er un Etat islamique dans la zone frontalière et occupe dĂ©jĂ  plusieurs secteurs du cĂ´tĂ© syrien, oĂą le groupe combat le rĂ©gime mais aussi des groupes rebelles, dont le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-QaĂŻda.
   Le Front al-Nosra et un autre groupe rebelle ont pris mardi le contrĂ´le d’al-QaĂ«m, un poste-frontière entre l’Irak et la Syrie dans la province de Ninive, selon des officiers de l’armĂ©e irakienne.
   Comme le prĂ©sident Bachar al-Assad en Syrie voisine, le gouvernement de Nouri al-Maliki, dominĂ© par les chiites, a accusĂ© Ryad de soutenir les "groupes terroristes" ayant lancĂ© l’offensive en Irak.
   "Nous tenons (l’Arabie saoudite) responsable des aides financière et morale que les groupes (insurgĂ©s) reçoivent", a indiquĂ© le bureau du Premier ministre dans un communiquĂ©.
    L’Arabie saoudite avait ouvertement accusĂ© lundi M. Maliki d’avoir conduit l’Irak au bord du gouffre par sa politique d’exclusion des sunnites et rĂ©clamĂ© la formation d’un gouvernement d’entente nationale.
   M. Maliki, au pouvoir depuis 2006 et qui brigue un troisième mandat après les lĂ©gislatives d’avril qui ont vu son bloc arriver en tĂŞte, se voit reprocher par ses opposants d’avoir menĂ© une politique discriminatoire Ă  l’égard de la minoritĂ© sunnite, centralisĂ© le pouvoir et agi de manière autocratique.

   InquiĂ©tude pour le pĂ©trole 
L’offensive jihadiste suscite l’inquiétude croissante de la communauté internationale, notamment l’Iran chiite voisin, allié de Bagdad, et les Etats-Unis qui se sont militairement retirés d’Irak fin 2011 après huit ans de présence.
   Le secrĂ©taire d’Etat John Kerry a indiquĂ© que le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama procĂ©dait Ă  "un examen minutieux de chaque option Ă  sa disposition", parmi lesquelles des frappes aĂ©riennes grâce Ă  des avions de combat ou des drones, un renforcement de l’aide au gouvernement irakien ou encore une coopĂ©ration avec l’Iran.
   M. Obama a en outre annoncĂ© le dĂ©ploiement de 275 militaires amĂ©ricains pour protĂ©ger l’ambassade des Etats-Unis Ă  Bagdad et les citoyens amĂ©ricains qui y travaillent, une force "Ă©quipĂ©e pour le combat".
   Les Etats-Unis, qui n’ont plus de relations diplomatiques avec l’Iran depuis 34 ans, ont dit qu’ils envisageaient de discuter avec TĂ©hĂ©ran de la rĂ©ponse Ă  l’avancĂ©e jihadiste, en excluant nĂ©anmoins toute coopĂ©ration militaire avec l’Iran.
   Alors que TĂ©hĂ©ran a promis une aide Ă  Bagdad s’il le lui demandait, quelque 5.000 Iraniens se sont portĂ©s volontaires pour dĂ©fendre les lieux saints chiites en Irak, selon un site internet conservateur iranien.
   La situation en Irak suscite en outre l’inquiĂ©tude sur les marchĂ©s pĂ©troliers. De gros risques pèsent sur la production pĂ©trolière de l’Irak alors mĂŞme que ce pays est censĂ© fournir une part significative de l’offre supplĂ©mentaire attendue sur le marchĂ© d’ici 2019, relève notamment dans un rapport publiĂ© mardi par l’Agence internationale de l’énergie.(Afp)


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