Al Moulathamoune sort un nouveau film: Gros sourires pour mourir   
05/09/2013

«L’Aube Ă©clatant : ils impriment avec le mitrailleur» tel pourrait ĂŞtre en français,  le titre du nouveau film de propagande diffusĂ© il  y a quelques jours   par le groupe jihadiste  «Al Moulathamoune»,  dans lequel, on voit les prĂ©paratifs de trois attaques  perpĂ©trĂ©es en janvier 2013 Ă  Ain Amenas en AlgĂ©rie...



...et Ă   Agadez et  Arlit,  fin mai 2013 au Niger .

Mokhtar Belmokhtar y donne pour la première fois  un indiscutable  signe de vie après l’annonce de sa mort par  le chef de l’armĂ©e tchadienne  en avril 2013.
Le très expansif Oumar Ould Hamaha  surnommĂ© «barbe rouge» par la presse malienne apparait  Ă©galement dans le film,  mettant fin, lui aussi,  aux supputations sur sa mort et menaçant la France, Ă  l’occasion.
«Ce message est adressĂ© Ă  la France plus particulièrement,  aux USA et aux pays  de l’Otan : Les jihadistes  sonts prĂŞts Ă  l’offensive Ă  tout moment. Nous vous avons dĂ©jĂ  dit que nous allons vous frapper en plein Quai d’Orsay et nous allons viser tous les intĂ©rĂŞts de la France dans le monde», annonce Ould Hamaha dans un français qui s’est beaucoup amĂ©liorĂ© depuis sa sortie sur un film d’AlQaida au Maghreb islamique (Aqmi) en aoĂ»t 2010 et ses multiples sorties par la suite lors de l’occupation du Nord-Mali par le trio Aqmi-Mujao-Ansardine.

D’une durĂ©e de 51 minutes,   le film que TAHALIL a visionnĂ©  est dĂ©diĂ© aux Moudjahidines du grand Sahara de l’Islam,  et dans tous les champs de bataille : de l’Afghanistan, Ă  l’Irak,  au «Cham» (Syrie, Palestine, Jordanie) dans  la pĂ©ninsule arabique, en AlgĂ©rie,  en Somalie et au Nigeria. Il fait l’apologie du jihad,  reprend  des grands moments de prĂ©paratifs d’attentats,  montre la joie qu’éprouveraient les jihadistes avant de mourir et appelle les  candidats au jihad Ă  affluer au  Mali.

La production utilise plusieurs Slides  d’ «Almelahem» le bras mĂ©diatique d’AlQaida  et dĂ©bute  par une image d’un vĂ©hicule de combattants sur une piste assez utilisĂ©e. «L’Oumma islamique ne meurt pas !» annonce -en guise de consolation après la dĂ©bâcle du Mali-  l’un des chefs d’AlQaida  suivi par Ayman Dhawahiri faisant l’apologie du sacrifice devant  une bibliothèque de bureau.

Puis le commentateur exprime  sa  nostalgie pour le  temps oĂą  des villes du Nord-Mali notamment Tombouctou et Gao Ă©taient -entre avril 2012 et janvier 2013-  sous occupation des milices jihadistes.
«Les populations ont goutĂ© Ă  la saveur  agrĂ©able de l’application de la charia et Ă  la sĂ©curitĂ© » dit-on  avec  pour illustrations des images d’étals de pain traditionnel, de brocanteries artisanales et de bidons.
Iyad Ag Ghali chef d’Ansardine  y sort  lisant  Ă  Kidal un sermon du vendredi entrecoupĂ© de sanglots : «Nous sommes contre l’usure, nous ne vous imposerons aucune taxe autre que la Zakat» dit-il.
Et comme pour rĂ©pondre Ă  certaines  accusations,  le film livre des images de la lutte menĂ©e par les jihadistes contre des trafiquants de drogue. On voit plusieurs vĂ©hicules stationnĂ©s. Mais aucune incinĂ©ration ou sanction.  « Ils se sont rendus compte que je ne fais pas de trafic de drogue et m’ont remis ma voiture» dit un individu enturbannĂ©.
Plus tard  c’est  la lutte contre la consommation d’alcool. « Pourquoi ĂŞtes vous ici?» demande un journaliste français d’origine mauritanienne Ă  un ressortissant malien en garde Ă  vue dans des locaux de la police islamique. RĂ©ponse de ce dernier  : « J’ai bu six cannettes de bière !».  Et de poursuivre : «J’exprime mon repentir,  ma honte et ma volontĂ© de ne plus boire. Je ne le dis pas parce que je vois les Moujahidines» .  La suite, on ne le connait pas !

 Plus convaincante la partie du film consacrĂ©e aux  reprĂ©sailles menĂ©es par les jihadistes Ă  Diabali et Konna contre l’armĂ©e malienne suite Ă  l’exĂ©cution sommaire de 66 civils dont 16 prĂŞcheurs Mauritaniens (septembre 2012) avant que le film n’évoque les prĂ©paratifs de l’intervention française au Mali en janvier 2013 et les premiers succès  des Moujahidines  avec des hĂ©licoptères abattus l’hĂ©catombe chez les  militaires maliens, puis l’intensification des raids aĂ©riens français et le  tĂ©moignage d’un civil malien qui dit que les frappes n’ont pas touchĂ© le lieu  oĂą se trouvait les combattants d’Ansardine,  mais les  populations . Et l’on voit  dĂ©filer des images d’un hĂ´tel  Ă  Douentza, d’une mosquĂ©e, d’une Ă©cole et une page du Saint Coran dĂ©chirĂ©e au fond d’un cratère.
Puis c’est  l’hommage   Ă  Mohamed Merah et  l’appel  aux  Musulmans vivant en France Ă  s’en prendre Ă  des cibles «avec un couteau,  une pierre,  ou mĂŞme Ă  la main».

De très  brefs aspects de  la prĂ©paration de l’attaque d’Ain Amenas en AlgĂ©rie  sortent pour la première fois dans le nouveau  film. Mais,  seuls les Egyptiens Abou Hajer et El Betar et le Tunisien Azam apparaissent  au moment de foncer sur la cible, reprenant les paroles de l’oraison funèbre prononcĂ©e par  Oussama ben Laden Ă  la mĂ©moire des auteurs des attaques du 11 septembre 2001. Ils Ă©taient pourtant  une quarantaine de participants dont Abderrahmane le nigĂ©rien « Abou Doujana» et des Canadiens, Tunisiens et AlgĂ©riens qui ont tous pĂ©ri dans l’attaque.

Un  temps plus important sera par contre accordĂ©  aux attaques d’Agadez et d’Arlit (mai 2013) prĂ©parĂ©es conjointement par  Almoulathamoune Ă  travers son groupe «Les signataires par le sang », le Mujao  avec  sa «Seriyat El istich-hadiyine» (groupe des kamikaze)  et  avec  la participation d’un nigĂ©rian «Abou Ali» (photo ci-dessous) , membre d’Ansaru El Islam Vi Biladi Soudan (Ansaru)  groupe nigĂ©rian  responsable de l’enlèvement d’une famille française au nord du Cameroun, en mars  2013.

«Que puis-je vous dire de Abdel Hamid Abou Zeid? Il a obtenu ce qu’il a toujours demandĂ© en accomplissant son devoir. C’était un homme frĂŞle avec un grand cĹ“ur qui a beaucoup  donnĂ© au Jihad. Qu’Allah l’accepte parmi les martyrs» dit  Belmokhtar  qui apparait dans des images tournĂ©es de nuit et de jour  quand il supervisait les entraĂ®nements aux attaques programmĂ©es  au Niger.

Le guet, la prĂ©paration des explosifs, les entraĂ®nements et  l’état d’esprit des candidats au suicide dont un Ă©gyptien, un tunisien, un soudanais, un nigĂ©rian, des sahraouis et des maliens retiennent l’attention . 
 Des jeunes  candidats au suicide qui ont la particularitĂ© d’aller  Ă  la mort avec de gros sourires. Ils font la chasse aux gazelles et outardes, se taquinent, rient et l’un d’eux (le  soudanais) porte  une thĂ©ière,  avance vers le « cameraman »  et lui dit en souriant : « C’est mon dernier verre de thé». 
Un tunisien très  jeune dit Ă  son tour : « J’ai toujours rĂŞvĂ© d’être kamikaze. Rendez-vous au Paradis !».

«Français oĂą allez-vous,  nous fuir? Nous vous suivrons au ciel ou attendrons qu’Allah vous fasse tomber sur nous! Nous sommes venus  vous voir , transportĂ©s par les flammes et portant des braises» dit le soudanais Mohamed Hachem Abdel Hamid dit Abdella Soudany.

Et le film repasse sur la dernière rĂ©union qui a regroupĂ© Belmokhtar avec les candidats aux opĂ©rations suicide Ă  Agadez et Arlit.  «Evitez de tuer les enfants, les femmes et les vieillards» leur a-t-il dit avant de leur donner l’accolade l’air Ă©mu parce qu’il ne les reverra plus.
Les attentats ont coutĂ© la vie Ă  tous les jihadistes engagĂ©s dans les deux opĂ©rations  faut-il le rappeler,  et Ă  10 français, 116 militaires nigĂ©riens  et  provoquĂ© l’arrĂŞt de l’usine d’extraction de l’uranium,  entend-on dans le film  qui se termine par les dernières volontĂ©s exprimĂ©es par les kamikaze,  et  un cadeau. En fait, une chanson du soudanais Abdella Soudany  mort Ă  Agadez :

«Ici,  c’est une  terre du Jihad
Une  terre du duel
HĂ©ros, les prairies de l’Azawad vous interpellent 
Viens au Mali
Ne craints pas les oppresseurs 
( …)
Avant la France, nous avons vaincu et dĂ©membrĂ©  l’URSS
Puis  les USA qui pleurent maintenant la gloire du dollar
».
 
Isselmou Ould Moustapha


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