La nouvelle mision de l'ONU au Mali est opĂ©rationnelle   
01/07/2013

La nouvelle mission de paix de l’ONU au Mali, la Minusma, a officiellement été mise en place lundi et aura la difficile mission d’assurer la sécurité et la stabilité de ce pays en crise où doit avoir lieu une élection présidentielle à risques dans tout...



...juste quatre semaines.
   Lors d’une cĂ©rĂ©monie Ă  Bamako marquant la mise en place de la Minusma, Bert Koenders, reprĂ©sentant de l’ONU au Mali, a tenu Ă  remercier "pour le travail accompli" les 6.300 soldats de la force africaine (Misma) prĂ©sents dans le pays et dĂ©sormais intĂ©grĂ©s Ă  la mission de l’ONU.
   "Notre mandat est la sĂ©curisation des grandes agglomĂ©rations du Nord, la protection des civils" et de leurs droits, mais aussi "la mĂ©diation politique", a prĂ©cisĂ© M. Koenders.
   Les ministres maliens de la DĂ©fense et des Affaires Ă©trangères, Yamoussa Camara et TiĂ©man Hubert Coulibaly, ont assistĂ© Ă  cette cĂ©rĂ©monie, ainsi qu’HervĂ© Ladsous, chef des opĂ©rations de maintien de la paix de l’ONU et Pierre Buyoya, reprĂ©sentant de l’Union africaine (UA) au Mali, ancien chef de la Misma.
   "Je reste sur place au Mali. Je m’occuperai dĂ©sormais des questions politiques et de la situation au Sahara", a annoncĂ© M. Buyoya, ex-prĂ©sident burundais.
   CommandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral rwandais Jean-Bosco Kazura, la Minusma sera composĂ©e d’ici fin dĂ©cembre de quelque 12.600 hommes (militaires et policiers) et devra assurer la sĂ©curitĂ© du Mali, en particulier de sa vaste partie nord, soit les deux-tiers du pays.
   A la faveur d’un coup d’Etat militaire Ă  Bamako le 22 mars 2012, cette rĂ©gion et ses principales villes, Gao, Tombouctou et Kidal, ont Ă©tĂ© occupĂ©es les mois suivants par des groupes jihadistes et criminels liĂ©s Ă  Al-QaĂŻda qui y ont commis de nombreuses exactions.
   Ils en ont en grande partie Ă©tĂ© chassĂ©s par l’intervention de l’armĂ©e française qui a dĂ©butĂ© le 11 janvier et se poursuit aujourd’hui en appui au forces ouest-africaines et tchadiennes de la Misma.
   Toutefois, des Ă©lĂ©ments jihadistes rĂ©siduels y sont encore prĂ©sents et y ont encore rĂ©cemment commis des attentats suicides.
   Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU, Ban Ki-moon, notait lui-mĂŞme dĂ©but juin que s’ils avaient perdu "l’avantage tactique" et une grande partie de leur "sanctuaire" dans le nord du Mali, les groupes jihadistes y avaient toujours "la capacitĂ© de faire peser une menace importante", ainsi que "des rĂ©seaux de soutien et des structures de recrutement".
   Soutien français
   
    La Minusma pourra encore compter pendant un temps sur les 3.200 soldats français toujours prĂ©sents au Mali - au plus fort de l’intervention française ils Ă©taient 4.500 - qui, selon Paris, vont progressivement diminuer pour n’être plus qu’un millier Ă  la fin de l’annĂ©e.
   Les troupes qui complĂ©teront les forces africaines de la mission de l’ONU devraient venir de pays africains comme le Burundi et d’autres continents. Il n’est pas garanti que l’ensemble des soldats ouest-africains de la Misma qui la composent dĂ©sormais avec ceux du Tchad, restent tous sur place.
   Les armĂ©es africaines disposeront en effet d’un "dĂ©lai de grâce" de quatre mois pour se mettre aux normes requises par l’ONU en termes d’équipements, d’armements, de formation et de discipline, selon des diplomates onusiens.
   Avec l’armĂ©e malienne humiliĂ©e en 2012 par les groupes armĂ©s et aujourd’hui en pleine recomposition, un des premiers dĂ©fis de la Minusma va ĂŞtre d’assurer la sĂ©curitĂ© lors du premier tour de la prĂ©sidentielle qui doit avoir lieu le 28 juillet.
   Trente-six personnes dont quatre anciens Premier ministres se sont portĂ©s candidats au scrutin, dont la tenue Ă  la date prĂ©vue n’est pas totalement assurĂ©e, en dĂ©pit des assurances de la France qui a fait pression pour que l’élection ait bien lieu en juillet.
   Le prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante (CĂ©ni) du Mali a rĂ©cemment dĂ©clarĂ© qu’il serait "extrĂŞmement difficile d’organiser" cette Ă©lection Ă  la date prĂ©vue tant les "dĂ©fis Ă  relever" sont encore nombreux.
   Il a citĂ© le peu de temps restant pour distribuer des cartes Ă  près de 7 millions d’électeurs et la situation Ă  Kidal, ville du nord-est du pays occupĂ©e par la rĂ©bellion touareg oĂą l’armĂ©e malienne ne s’est toujours pas dĂ©ployĂ©e en dĂ©pit d’un accord signĂ© le 18 juin Ă  Ouagadougou.
   Dans un communiquĂ© publiĂ© samedi Ă  Ouagadougou, les rebelles touareg ont affirmĂ© que "rien ne justifie un report" de la prĂ©sidentielle "sous un quelconque prĂ©texte liĂ© Ă  la rĂ©gion de Kidal".
   Selon Pierre Buyoya, "que ce soit le 28 juillet ou le 28 du mois prochain, ce n’est pas un problème pour nous", car "nous allons continuer Ă  collaborer avec le gouvernement malien, pour que le pays redevienne totalement stable" (AFP)


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