Au Niger, double attentat contre un camp militaire et un site d'Areva   
23/05/2013

Deux attentats-suicides à la voiture piégée ont pris pour cible le principal camp militaire d’Agadez et un site d’Areva à Arlit, dans le nord du Niger. Le groupe djihadiste Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) a revendiqué l’attaque.



A cette heure, le bilan est encore imprécis, notamment sur les nationalités des victimes : selon le gouvernement nigérien, au moins 23 personnes ont été tuées, dont 18 militaires et 4 kamikazes. Cinquante ont été blessées, "un civil" et "49" agents des forces de défense et de sécurité. Areva annonce pour sa part que l’attaque sur son site a fait un mort et 14 blessés (après avoir annoncé 13 blessés plus tôt dans la matinée). L’entreprise a condamné une "attaque odieuse" contre ses personnels.

"Nous avons attaqué la France et le Niger pour sa coopération avec la France dans la guerre contre la charia", a dit Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao. Le Niger est engagé au sein de la force africaine au Mali déployée à la suite de l’offensive lancée en janvier par l’armée française contre les groupes islamistes, dont le Mujao. "Nous allons continuer les attaques contre la France et tous les pays qui sont avec la France contre l’islam dans la guerre du nord du Mali."

"NOUS NE LAISSERONS RIEN PASSER"

Il s’agit des premiers attentats du genre dans l’histoire de ce pays sahélien, engagé depuis début 2013 au Mali voisin, aux côtés de troupes françaises et africaines. François Hollande a affirmé que Paris appuierait "tous les efforts des Nigériens pour faire cesser la prise d’otages" en cours à Agadez et "anéantir" le groupe qui a porté les attaques. "Que chacun comprenne bien que nous ne laisserons rien passer", a mis en garde M. Hollande en marge d’un déplacement à Leipzig en Allemagne.

"Il ne s’agit pas d’intervenir au Niger comme nous l’avons fait au Mali mais nous aurons la même volonté de coopérer pour lutter contre le terrorisme", a-t-il dit.

Dans un message à son homologue nigérien, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, "a exprimé la pleine solidarité de la France avec les autorités nigériennes dans la lutte contre les groupes terroristes", explique son ministère. "Il l’a assuré que nous étions prêts à leur apporter toute l’assistance qu’elles souhaiteraient."

FORCES SPÉCIALES PRÈS DES SITES D’AREVA

Selon les premières informations des autorités locales, une explosion a d’abord frappé le camp militaire d’Agadez. "L’explosion est due à un véhicule bourré d’explosifs", avait alors assuré le ministère de la défense algérien, ajoutant que les assaillants étaient "des ’peaux rouges’", en allusion à des membres des communautés touareg ou arabe. Pratiquement au même moment, un "4 × 4 bourré d’explosifs" explosait sur un site de la compagnie nucléaire française à Arlit.

"Des responsables de la société nous ont indiqué que le kamikaze est mort dans l’explosion. Un homme en treillis militaire conduisant un véhicule s’est confondu aux travailleurs de la Somaïr et a pu faire exploser sa charge devant la centrale électrique de l’usine de traitement d’uranium située à 7 kilomètres d’Arlit", a expliqué un employé de la Somaïr, l’une des sociétés d’Areva exploitant l’uranium dans la zone.

De source militaire, on avait appris en janvier que Paris allait envoyer des forces spéciales pour protéger les sites d’exploitation d’uranium d’Areva au Niger, qui a subi ces dernières années plusieurs attaques et rapts perpétrés par des groupes islamistes, notamment dans le nord du pays.

Sept employés d’Areva et d’un sous-traitant avaient été enlevés le 16 septembre 2010 à Arlit par Al-Qaida au Maghreb islamique. Quatre Français, Daniel Larribe, Thierry Dole, Marc Féret et Pierre Legrand, restent aux mains de leurs ravisseurs. Ils "sont en vie", a déclaré récemment le président nigérien, Mahamadou Issoufou, sur France 24, alors que la guerre au Mali a fait craindre pour la vie des otages français au Sahel. "Mais où sont-ils ? Il est extrêmement difficile de le dire", avait-il reconnu.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

 

Source: lemonde.fr


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