Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont affirmé, lundi, avoir capturé deux chefs islamistes qui fuyaient les bombardements de l’aviation française dans la région de Kidal, à l’extrême nord-est du Mali.
"Nous avons poursuivi un convoi islamiste près de la frontière nord et avons arrêté deux hommes avant-hier (samedi, NDLR)", a déclaré Ibrahim Ag Assaleh, un porte-parole du MNLA, ajoutant que les deux hommes arrêtés ont été interrogés et envoyés à Kidal. La même source a indiqué que les deux chefs islamistes arrêtés sont Mohamed Moussa Ag Mohamed, membre du groupe Ansar Dine, et Oumeini Ould Baba Ahmed, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce week-end, l’aviation française de l’opération Serval a poursuivi ses bombardements sur des bases arrière des groupes djihadistes dans le nord-est du pays, dans la région de Kidal. "Il s’agit de détruire leurs bases arrière, leurs dépôts parce qu’il faut bien comprendre qu’ils se sont réfugiés dans le nord et nord-est du pays et ils ne peuvent rester là -bas durablement que s’ils ont des moyens de ravitaillement et l’armée est en train de saper ça", a expliqué lundi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. La semaine dernière, alors que les forces spéciales françaises s’installaient sur l’aéroport de Kidal, fief d’Ansa Eddine, les rebelles touaregs du MNLA ont annoncé avoir repris le contrôle de cette dernière grande ville, vraisemblablement abandonnée par les combattants islamistes qui se sont repliés dans le vaste massif désertique de l’Adrar des Ifoghas. Le MNLA dit vouloir participer à leur traque et a proposé l’ouverture de pourparlers de paix avec le gouvernement de Bamako. A Bamako, nombre de personnes, dont des gradés de l’armée malienne, rejettent l’idée de discussions avec les Touaregs du MNLA, qu’il accusent d’avoir exécuté des soldats l’an dernier à Aguelhoc. En visite samedi à Bamako et Tombouctou, le président français, François Hollande, a souligné que "le terrorisme a été repoussé, il a été chassé mais il n’a pas encore été vaincu". Il a précisé que la France, intervenue face à l’urgence de la progression des islamistes et dans l’attente de la mise sur pied de la Mission africaine d’assistance au Mali (Misma), n’avait pas vocation de rester au Mali mais qu’elle y resterait "le temps qu’il faudra, c’est-à -dire le temps que les Africains eux-mêmes prendront à travers la Misma pour nous suppléer, pour nous remplacer". La Misma, formée essentiellement par les armées des pays d’Afrique de l’Ouest, devrait disposer de plus de 8.000 soldats.
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