La France a appelé mercredi Bamako à "engager sans plus attendre des discussions avec les représentants légitimes des populations du Nord (élus locaux, société civile) et les groupes armés non terroristes reconnaissant l’intégrité du Mali".
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a aussi salué l’adoption par le Parlement malien mardi d’une "feuille de route" politique pour l’après-guerre. Ce document prévoit notamment une discussion avec certains groupes armés dans le cadre de la "réconciliation nationale" et le président malien Dioncounda Traoré a déclaré espérer des élections avant le 31 juillet. Mais sur le terrain, la crainte d’exactions continue à se faire ressentir. A Tombouctou, au lendemain de l’entrée des soldats français et maliens, des centaines de personnes ont attaqué mardi des dizaines de magasins tenus, selon elles, par "des Arabes". Face au "risque d’exactions" et de représailles, le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault a souhaité "le déploiement rapide d’observateurs internationaux" pour veiller "au respect des droits de l’homme". Human Rights Watch avait évoqué dès lundi "des risques élevés de tensions inter-ethniques" dans le Nord, où la rivalité est forte entre les minorités arabes et touareg souvent assimilées à des islamistes, et les Noirs, majoritaires au Mali. A Kidal les Français ont rencontré des membres du MNLA et aussi le secrétaire général du MIA, Algabass Ag Intalla, ainsi que des notables locaux". Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a affirmé mercredi que les forces françaises quitteraient "rapidement" le Mali, ajoutant: "Maintenant, c’est aux pays africains de prendre le relais". A Addis Abeba, une conférence de donateurs internationaux a levé mardi 455 millions de dollars destinés aux besoins militaires et humanitaires du Mali.
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