Otages d’Ain Amenas: L'armée algérienne donne l’assaut   
17/01/2013

L’armée algérienne a donné l’assaut jeudi 17 janvier contre le site gazier à Ain Amenas où des centaines de personnes étaient retenues par un commando jihadiste, libérant quelque 600 Algériens selon l’agence de presse algérienne  (APS), mais faisant une cinquantaine de morts dont une majorité....



...d’otages, selon un islamiste.
Ces bilans n’ont pas été confirmées de source indépendante mais Paris, Olso et Londres ont confirmé qu’une opération était en cours.
Un nombre important de terroristes a été neutralisé jeudi par les forces terrestres de l’Armée nationale populaire (ANP) au cours de l’assaut donné pour libérer les otages pris par le groupe terroriste qui a investi le site gazier de Tiguentourine (AIn Amenas, Illizi), a annoncé le ministre de la Communication, M. Mohamed Saïd.
"L’opération de libération des otages se poursuit toujours", a-t-il précisé au JT de 19h00 (18 h00 GMT) de Canal Algérie, déplorant toutefois "quelques morts et blessés".
Le ministre a rappelé que toutes les dipositions ont été prises dans le souci de préserver les vies humaines et d’aboutir à un dénouement heureux mais, a-t-il dit, "le jusqu’au-boutisme des terroristes" a conduit à cette opération militaire

D’autre part, selon l’APS, quatre otages - un Français, deux Britanniques et un Kényan- ont été libérés lors de l’opération contre les islamistes qui réclament la fin de l’intervention militaire française au Mali. Le commando islamiste détenait quelque 40 étrangers depuis plus de 24 heures.
Sept étrangers étaient toujours en vie après le raid qui a couté à la vie à 34 autres otages mais leur survie est compromise par la poursuite de l’assaut, a dit un porte-parole du groupe lié à Al-Qaida auteur du rapt, cité par l’agence mauritanienne ANI.
"Des avions de combat et des unités au sol ont entamé une tentative de prendre de force le complexe", a-t-il ajouté, menaçant de "tuer tous les otages" si les forces algériennes entrent dans le complexe gazier.
Le porte-parole des islamistes a affirmé qu’ils essayaient "de transporter une partie des otages vers un lieu plus sûr à bord de véhicules" lorsque l’armée algérienne les a bombardés, tuant 34 otages et 15 ravisseurs.
"Trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique ont survécu", a-t-il ajouté.
Devant la "situation confuse" qui évolue "d’heure en heure", le président français François Hollande a dit faire "toute confiance aux autorités algériennes" pour gérer la crise.
Plus de 24 heures après le début de la prise d’otages, le nombre exact comme la nationalité des otages restaient à préciser: il y aurait plus d’une quarantaine d’Occidentaux, dont sept Américains, deux Britanniques, des Japonais, un Irlandais, un Norvégien, et au moins 150 Algériens.
Un ou des Français sont également prisonniers, selon le président Hollande, qui a refusé de donner d’autres précisions à ce sujet. Il y aurait également des Malaisiens et des Philippins.
Une trentaine d’Algériens ont réussi à s’échapper des environs du complexe, a annoncé jeudi la préfecture d’Illizi. D’autres Algériens avaient été libérés mercredi 16 janvier par petits groupes.
Quinze étrangers, dont un couple de Français, ont réussi à faire de même, selon la chaîne privée algérienne Ennahar.
Le site d’In Amenas, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l’algérien Sonatrach est situé à 1.300 kilomètres au sud-est d’Alger, près de la frontière libyenne.
BP a annoncé jeudi qu’il était en train d’évacuer d’Algérie "un groupe de travailleurs non-essentiels" d’Algérie.

Alger a exclu toute négociation avec les ravisseurs, qui ont assuré réagir "à la croisade menée par les forces françaises au Mali". Les ravisseurs se présentent comme les "Signataires par le sang", nom de la katiba (unité combattante) de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, surnommé "le Borgne",  récemment destitué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Les assaillants ont dit être venus du Mali, situé à plus de 1.200 km de là, mais le ministre algérien de l’Intérieur a affirmé qu’ils étaient venus de la région et sembleraient vouloir "sortir du pays avec des otages, ce qui ne saurait être accepté par les autorités algériennes".
Une opération aussi complexe a de toute évidence été montée de longue date, bien avant l’intervention française au Mali, même si elle est présentée comme la première action de représailles à cet engagement, selon des experts.
Au Mali, Paris a annoncé renforcer son dispositif avec 1.400 militaires et des hélicoptères de combat.
Un nouvel accrochage a opposé dans la nuit des soldats français et maliens à des islamistes armés près de Konna (centre). La prise de la ville le 10 janvier par les jihadistes avait provoqué les premières frappes aériennes françaises, préludes à un engagement au sol.

Par ailleurs, plusieurs quartiers de Diabali (ouest), où des combats auraient opposé mercredi des membres des forces spéciales françaises à des islamistes, restaient encore aux mains des jihadistes, selon une source sécuritaire malienne.
Diabali - 400 km au nord de Bamako - a été prise lundi par les islamistes, qui y seraient dirigés par l’Algérien Abou Zeid, un des chefs d’Aqmi.
La localité a été bombardée par l’aviation française, mais les islamistes ne l’ont pas totalement quittée.
"Ils ont rasé leur barbe. Ils se déguisent, tentent de se fondre dans la population", a témoigné le capitaine malien Cheickné Konaté.
A Bamako, l’arrivée d’un premier contingent nigérian de la force d’intervention ouest-africaine au Mali, la Misma, est attendue jeudi. Quelque 2.000 soldats de la Misma doivent être déployés d’ici le 26 janvier à Bamako.
Un premier contingent de 200 hommes des forces spéciales tchadiennes, sur les 2.000 hommes promis par N’Djamena, est arrivé mercredi soir à Niamey, où ils devaient être rejoints par des militaires burkinabè et nigériens.
Une réunion des donateurs destinée à soutenir le déploiement de la Misma se tiendra le 29 janvier à Addis Abeba, après un sommet de l’Union africaine.


La prise d’otages sur un site gazier en Algérie "semble se dénouer dans des conditions dramatiques", a déclaré jeudi le président français François Hollande.
"Les autorités algériennes m’informent régulièrement de la situation mais je ne dispose pas encore de suffisamment d’éléments pour en faire une évaluation", a-t-il déclaré devant des responsables économiques et sociaux réunis à l’Elysée.
"Je m’adresse à vous dans un moment d’une exceptionnelle intensité puisqu’une prise d’otages concernant plusieurs dizaines de personnes de toutes nationalités est intervenue hier (mercredi) sur un site en Algérie", avait commencé le chef de l’Etat.
"Ce qui se passe en Algérie justifie encore davantage la décision que j’ai prise au nom de la France de venir en aide au Mali conformément à la charte des Nations unies et à la demande du président de ce pays", a fait valoir le président français.
"Il s’agit d’arrêter une agression terroriste et de permettre aux Africains de se mobiliser pour préserver l’intégrité territoriale du Mali", a insisté François Hollande.
La Maison Blanche a exprimé son inquiétude au sujet de l’opération en cours en Algérie pour libérer des otages, dont des Américains, capturés par des extrémistes islamistes, et a dit chercher à obtenir des "éclaircissements" de la part des autorités algériennes.
"Nous sommes évidemment inquiets au sujet des informations sur des pertes en vies" humaines lors de cette opération, a expliqué le porte-parole du président Barack Obama, Jay Carney, en ajoutant, lors d’un point de presse, que "nous essayons d’obtenir des éclaircissements de la part du gouvernement algérien".
Le Premier ministre britannique David Cameron a regretté jeudi n’avoir pas été prévenu de l’opération militaire algérienne contre le site gazier où des centaines de personnes étaient retenues en otages, a indiqué un porte-parole du 10, Downing Street.
David Cameron a été informé de cette opération en cours lors d’une discussion téléphonique jeudi en fin de matinée avec son homologue algérien Abdelmalek Sellal, selon cette source.
"Le gouvernement algérien est au courant que nous aurions préféré être contactés à l’avance", a déclaré le porte-parole.
Le gouvernement britannique avait, par ailleurs, souhaité "un réglement de la situation aussi pacifique que possible", selon la même source. Le porte-parole du Premier ministre a indiqué que la Grande-Bretagne avait offert son assistance mais que les Algériens n’avaient pas sollicité d’aide.
"C’est une opération complètement menée par les Algériens en territoire algérien souverain", a-t-il ajouté.
Il a aussi confirmé qu’il y avait "plusieurs" Britanniques parmi les otages.
David Cameron a discuté de la situation avec les présidents américain Barack Obama et français François Hollande, et devait présider pour la deuxième fois jeudi une réunion de crise. "Nos pensées sont avec tous les otages, leurs familles et amis en ces temps extrêmement difficiles", a-t-il souligné.

Le Japon a appelé l’Algérie à cesser immédiatement son opération militaire sur un site gazier algérien où des centaines de personnes ont été prises en otages par un commando islamiste, a déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi un porte-parole japonais.
Le Japon a émis auprès de l’Algérie "une ferme protestation" contre le déclenchement de cette opération, a-t-il dit.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui se trouvait à Bangkok, a appelé au téléphone son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, a déclaré Yoshihide Suga, porte-parole du gouvernement, parlant à des journalistes à Tokyo.
"Le Premier ministre Abe lui a dit que le gouvernement japonais avait demandé au gouvernement algérien de considérer la vie des personnes comme la plus haute priorité et lui a exprimé sa profonde préoccupation devant le fait qu’une opération était en cours", a rapporté le porte-parole.
"Il l’a appelé à cesser de telles actions", a-t-il dit.
Selon des informations non confirmées, des dizaines de personnes pourraient avoir péri dans l’opération des forces algériennes.
Le vice-ministre japonais des Affaires étrangères, Minoru Kiuchi, qui se trouvait en Algérie, a rencontré le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et a lui aussi "appelé le gouvernement algérien à cesser immédiatement l’opération", a déclaré M. Suga.
M. Kiuchi "a exprimé une ferme protestation" contre le lancement de l’opération, a indiqué le porte-parole.
"La position du gouvernement japonais était de faire passer la vie des personnes avant toute autre considération, et c’est toujours sa position", a souligné M. Suga.
(Afp)


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