La France s’est engagée militairement au côté des militaires maliens, qui ont annoncé la soirée du 11 janvier avoir repris la localité de Konna, tombée le 10 janvier aux mains des combattants islamistes d’Amadou Koufa du Mujao, au terme d’une offensive-éclair qui a failli mettre le Mali à genoux.
Une offensive dirigée par Ansardine, et ses alliés Aqmi et Mujao, qui a bouleversé les plans de la communauté internationale et fait déplacer le champ de bataille, du nord, au centre du Mali. Cette ’intervention française, un baptême de feu non exempt de risques pour le président Hollande semble avoir pour objectif de freiner l’avancée ou stopper la progression des islamistes qui fonçaient sur Bamako. Il s’agira à ce stade, de reconquérir le centre, qui allait sombrer à son tour, aprés le nord du Mali.
A Paris, François Hollande a justifié dans une très brève allocution, l’intervention française par la lutte contre le terrorisme, la défense d’un pays ami et la protection de 6.000 ressortissants français vivant au Mali. Il n’a pas fait référence aux 8 otages français dans la région qui risquent de pâtir de cette intervention. La décision d’intervenir a été saluée par la classe politique française (excepté Melenchon) et les alliés occidentaux de Paris. Mais l’opinion française pourrait se retourner contre Hollande si les 8 otages payaient de leur vie cette intervention ou, si le pertes au niveau des militaires s’avèrent lourdes. Au Mali où l’état d’urgence a été décrété, le président Traoré a confirmé dans un discours à la nation avoir sollicité et obtenu l’appui aérien de la France.
"La situation sur le front est globalement sous contrôle. Courageusement, nos forces armées, les fils de ce pays font face à la situation. Au prix de leur sang, au prix de leur vie, ils défendent la patrie menacée", a-t-il dit sans donner des détails. Le gouvernement malien a également confirmé que le Nigeria et le Sénégal fournissent une aide aux forces gouvernementales. Ce que le Sénégal a démenti. Sur Al jazeera, Sanda Ould Boumama, porte-parole d’Ansardine a indiqué que l’intervention française était la preuve d’un parti pris anti-islam. Le porte-parole d’Aqmi Abdallah Chinguetti a appelé la France à reconsidérer son intervention. "Stoppez votre assaut contre nous, ou vous creuserez la tombe de vos propres enfants", a-t-il prévenu dans une vidéo mise en ligne sur internet. De source sur place, des avions-cargos militaires, ont atterri tôt le matin du vendredi 11 janvier à Sevaré. La veille, dans la nuit, d’autres avions ont tiré en plusieurs endroits sur les colonnes des combattants islamistes qui avançaient vers Mopti et Sevaré en provenance de Tombouctou et Gao. Et comme l’armée malienne n’a pas de capacités d’attaques aériennes de nuit cela veut dire que l’intervention française a débuté en réalité, la soirée du 10 janvier juste après la débâcle des militaires maliens à Konna. La France a probablement engagé ses Mirage 2000D et F1CR, disent les experts, ainsi que son groupe de forces spéciales «Sabre» qui travaille depuis plus d’une année à la libération de ses otages au Sahel. C’est l’internationalisation tant recherchée: Aqmi et consorts sont servis.
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