Washington espère une résolution cette semaine du Conseil de sécurité   
19/12/2012

Washington espère trouver un accord cette semaine avec Paris à l’ONU sur une résolution du Conseil de sécurité permettant d’engager une action militaire internationale dans le nord du Mali, région aux mains d’islamistes armés, a indiqué lundi la diplomatie américaine.



"Nous avons travaillé très dur avec la France pour régler des problèmes techniques et des questions relatives au déroulé (d’une intervention au Mali). Nous continuons de travailler là-dessus avec la France et avec nos autres partenaires et espérons boucler cela cette semaine, parce que le dossier est urgent", a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland.
La diplomate américaine réagissait aux déclarations dimanche du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, affirmant que les deux pays allaient trouver un accord au Conseil de sécurité à propos d’une résolution sur le Mali.
"Il y a une résolution internationale qui doit être proposée d’ici quelques jours aux Nations unies" pour donner un cadrage à cette action militaire internationale, avait dit M. Fabius, sur RFI-TV5-Le Monde, en minimisant tout différend à ce sujet entre Paris et Washington.
La volonté de la France et des Africains d’obtenir rapidement le feu vert de l’ONU à l’intervention d’une force internationale dans le nord du Mali aux mains d’insurgés islamistes se heurte au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à mener à bien l’opération.


 

Préparer l’action militaire et négocier parallèlement, insiste Prodi
L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a jugé mercredi à Niamey indispensable de préparer l’envoi d’une force militaire africaine au Mali, dont le Nord est occupé par des islamistes armés, tout en poursuivant parallèlement les négociations.
Face aux "dangers du terrorisme", "la préparation de l’action (militaire) doit être crédible. Une fois que l’action militaire est crédible, il faut avancer avec des négociations parallèles", a-t-il déclaré après un entretien avec le président nigérien Mahamadou Issoufou.
"Aucune solution pacifique ne sera possible sans une préparation militaire crédible", a poursuivi M. Prodi.
Sur le plan militaire, l’émissaire onusien, en visite dans la région depuis lundi, a appelé au "sérieux". "Il faut être très sérieux, bien préparer l’action parce que c’est nécessaire d’harmoniser, de coordonner les forces des différents pays", a-t-il dit.
Après la décision du Conseil de sécurité de l’ONU, censée autoriser prochainement l’envoi d’une force militaire au Mali, "il faut commencer la préparation. Du côté de l’Union européenne, de la France, des Etats-Unis, il y a la disposition (à) aider la préparation. Mais il ne faut pas être des amateurs", a-t-il averti.
L’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Niger notamment, plaident pour le déploiement rapide d’une force africaine de 3.300 hommes pour chasser les islamistes armés occupant seuls le nord du Mali depuis juin.
Mais M. Prodi a appelé à plusieurs reprises à faire avancer les négociations en cours avec certains groupes armés et a déclaré que, selon les experts, une intervention ne serait possible qu’en septembre 2013.
Les Etats-Unis, qui ont exprimé des doutes sur la capacité des Africains à mener à bien cette opération, ont indiqué lundi espérer trouver un accord cette semaine avec la France à l’ONU sur une résolution du Conseil de sécurité.
Mali: projet de résolution française soumis jeudi au vote à l’ONU

La France devrait soumettre jeudi au vote de ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali par étapes et sans calendrier précis, ont indiqué des diplomates.
Le projet dans sa forme définitive devrait être transmis aux 14 autres membres du Conseil mercredi soir et Paris espère son adoption jeudi dans l’après-midi.
Le texte comporte un volet politique appelant Bamako à rétablir l’ordre constitutionnel et à engager des négociations avec certains des groupes armés, notamment les Touareg, présents dans le nord du pays.
Le volet militaire comportera "deux étapes", a précisé un diplomate. Il s’agira d’abord de reconstruire l’armée malienne et d’entraîner les troupes africaines qui feront partie de la force afin de les rendre prêtes à reconquérir le nord.
Mais il faudra que le Conseil de sécurité s’estime "satisfait" de l’état de préparation de cette force, à partir de certains critères (entraînement, structure de commandement, équipement) avant qu’elle puisse se déployer au nord pour chasser les groupes islamistes qui ont pris le contrôle de la région.
Des responsables de l’ONU et des diplomates estiment que la reconquête de cette partie du pays ne pourra en tout état de cause pas commencer avant l’automne 2013.
Le secrétaire général de l’ONU Ban ki-moon sera invité à faire rapport régulièrement au Conseil sur l’état d’avancement des négociations politiques et des préparatifs militaires.
La question du financement reste à régler: une bonne partie de l’entraînement sera pris en charge par l’Union européenne et aux termes de la résolution, M. Ban devra proposer au Conseil des options financières pour un soutien logistique de l’ONU. Un diplomate a estimé à environ 200 millions de dollars par an le coût de l’opération militaire.
L’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) souhaitent le déploiement rapide d’une force africaine de 3.300 hommes pour chasser les islamistes armés occupant le nord du Mali depuis juin et attendent avec impatience un feu vert de l’ONU.
Les Etats-Unis ont exprimé des doutes sur la capacité des Africains à mener à bien cette opération, ce qui entraîné de longues tractations entre Paris et Washington.

 


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