Diango Cissoko, a été nommé mardi Premier ministre du Mali, est un administrateur civil travaillant depuis 41 ans pour l’Etat malien sous différents régimes, notamment comme ministre de la Justice, secrétaire général à la présidence et...
...dernièrement, médiateur de la République. Sexagénaire, M. Cissoko (bien: Cissoko), qui occupait les fonctions de médiateur de la République depuis le 16 mai, remplace à la tête du gouvernement de transition Cheick Modibo Diarra, contraint à démissionner de son poste de Premier ministre. Diango Cissoko a été formé dans son pays, où il a obtenu en 1967 un baccalauréat en philosophie et langues, avant d’entrer à l’Ecole nationale d’administration (ENA), d’après sa biographie publiée sur le site du médiateur de la République du Mali. Après l’ENA, il a poursuivi ses études en France, jusqu’à un doctorat d’Etat en droit obtenu en 1985 à Rouen (nord-ouest). Depuis 1971, date de son recrutement en qualité d’administrateur civil, il a occupé divers postes, notamment dans les services pénitentiaires et dans divers ministères, avant d’être nommé au sein de l’exécutif sous différents régimes. Il a ainsi été ministre de la Justice de décembre 1984 à février 1989, sous le régime de Moussa Traoré, un militaire qui a été renversé en 1991 après plus de 22 ans de pouvoir. Il fut aussi le secrétaire général de la présidence (1968-1991) de Moussa Traoré, et a occupé les mêmes fonctions durant le dernier des deux mandats (2002-2012) d’Amadou Toumani Touré, qui a été déposé par des putschistes en mars dernier. L’Union africaine (UA) a condamné les "conditions" de la démission du Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra, rappelant "l’exigence de subordination totale" de l’armée au pouvoir civil, dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi. La présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, "condamne les conditions dans lesquelles est intervenue la démission du Premier ministre sortant" et "rappelle l’exigence de la subordination totale de l’armée et des forces de sécurité au pouvoir civil," selon le communiqué. Cheick Modibo Diarra a été contraint mardi à la démission par d’anciens officiers putschistes hostiles à une intervention étrangère contre les islamistes qui occupent le Nord du Mali. Le président tchadien Idriss Deby Itno, prêt à y participer sous conditions, a pour sa part dénoncé une "confusion totale" autour de cette force. Une confusion renforcée par la situation politique et militaire à Bamako, où le régime de transition, dirigé par le président Dioncounda Traoré, est rongé par les divisions et dont l’autorité est bafouée par les putschistes et leur chef, le capitaine Sanogo, qui reste très influent. Opposé à une intervention étrangère, le capitaine Sanogo, dont les hommes sont accusés de commettre de nombreuses exactions à Bamako contre des proches du président renversé, a contraint à la démission Cheick Modibo Diarra, Premier ministre de transition, très favorable à l’intervention. Durement frappés par la crise que traverse leur pays, tant au Sud qu’au Nord, les Maliens sont désespérés. L’un d’eux l’a exprimé en qualifiant le Mali de "patchwork de fous d’Allah, de fous du treillis et de fous de prestiges".(Afp)
|