Des combats ont éclaté vendredi entre les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) près de Gao (nord-est du Mali), a appris l’AFP de sources concordantes.
"Des affrontements se déroulent actuellement entre combattants du Mujao et ceux du MNLA, ça se passe dans la région de Ménaka" à l’est de Gao, a déclaré un élu de la région contacté depuis Bamako sur son téléphone satellitaire. "Le MNLA et le Mujao se battent actuellement dans la zone de Menaka", mais "c’est difficile de savoir ce qui se passe, parce que le réseau (téléphonique normal) ne marche pas", a confirmé un notable de la région. Une source sécuritaire régionale a également confirmé ces combats. A Paris, un représentant du MNLA, Moussa Ag Assarid, a affirmé que "des combats ont éclaté vendredi matin près d’Ansongo (localité située entre Gao et Ménaka) entre combattants du MNLA et du Mujao dans le cadre d’une offensive visant à récupérer la région de Gao", tombée aux mains du Mujao fin juin. Selon une source sécuritaire du Burkina Faso, pays médiateur de l’Afrique de l’Ouest dans la crise malienne, "le Mujao a attaqué des éléments du MNLA à 80 kilomètres de Ménaka, à Idelimane" une petite localité qui est "le dernier bastion du MNLA". "Le Mujao a fait beaucoup de prisonniers et pris deux véhicules, il y a eu des morts", a ajouté cette source. Ibrahim Ag Assaleh, membre d’une délégation du MNLA qui se trouve actuellement à Ouagadougou, a affirmé que le "MNLA avait tendu une embuscade au Mujao à 50 kilomètres à l’ouest d’Ansongo. Il a tué 13 combattants du Mujao et en a blessé 17". "Côté MNLA, il y a neuf blessés, dont un grave", a-t-il dit, ajoutant: "les combats continuent". Le porte-parole du Mujao, Walid Sahraoui, a de son côté affirmé à l’AFP qu’il y avait eu "plusieurs morts et blessés parmi les soldats du MNLA", sans donner de chiffres. Des véhicules de la rébellion touareg ont également été détruits, selon lui. Depuis deux semaines, un groupe de rebelles du MNLA avait élu domicile dans la région de Ménaka, espérant prendre sa revanche sur le Mujao dans la région de Gao (…)
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