Des responsables français et américains sont réunis à Paris pour discuter de la sécurité au Sahel, au moment où se prépare une intervention militaire internationale pour chasser les islamistes du nord du Mali, a-t-on appris mardi de sources française et américaine.
Ces discussions entre "responsables de haut niveau" sont centrées sur la sécurité dans le Sahel, a précisé un porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis. Selon le ministère français de la Défense, elles se déroulent dans le cadre d’un "séminaire informel" de deux jours, ouvert lundi, réunissant des hauts fonctionnaires de la Défense des deux pays sur la question du "terrorisme dans l’arc africain". Le nord du Mali est occupé depuis six mois par des groupes islamistes armés, liés à Al-Qaïda, qui ont multiplié les exactions (meurtres, lapidations, amputations, coups de fouets en public, viols) au nom de la charia (loi islamique). Une force militaire composée de quelque 3.000 soldats de pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est en préparation, avec l’aval de l’ONU et le soutien logistique de pays comme la France et les Etats-Unis. Mardi, Paris a démenti des informations de presse faisant état d’un envoi en cours de drones dans la région. "On a toujours évoqué une éventuelle mise à disposition de drones sur les bases françaises de la région, mais il n’y a rien pour l’instant", a-t-on indiqué au ministère de la Défense. "Il n’y a pas de matériel, que ce soit au sol ou en l’air, qui sont actuellement mis en place spécifiquement", a déclaré pour sa part le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. "La France joue uniquement un rôle de facilitateur. Nous n’avons absolument aucune intention d’agir à la place des Africains", a répété M. Fabius, affirmant que Paris était prêt à "faciliter les choses sur un triple plan: sécuritaire, politique et humanitaire". "Nous sommes disposés, comme les autres partenaires européens", à reprendre la coopération militaire avec le Mali, interrompue depuis le coup d’Etat en mars, a par ailleurs confirmé le chef de la diplomatie française. "Mais ça ne signifie pas une accélération" de la coopération, a-t-il précisé. Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné le 12 octobre 45 jours aux pays africains pour préciser leurs plans d’intervention militaire. Vendredi, une réunion internationale de haut niveau s’était tenue dans la capitale malienne, au cours de laquelle les partenaires du Mali sont venus lui exprimer leur "solidarité" et leur disponibilité à l’aider à reconquérir le Nord. Lors de cette rencontre, le président malien par intérim Dioncounda Traoré a souligné "l’urgence" d’une intervention armée étrangère pour libérer le nord de son pays.(Afp)
|