Le président Aziz a reçu jeudi 6 septembre à Nouakchott l’ambassadeur français Jean Felix-Paganon, conseiller du chef de la diplomatie française pour le Sahel. On ne sait si l’émissaire français venu à Nouakchott au terme d’une tournée dans 6 pays de la région dont le Mali a discuté avec le Président Aziz sa participation à la conférence...
...de haut niveau sur le Sahel prévue le 26 septembre à New York en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’ONU, ou si la rencontre a abordé seulement la situation au Mali. Jean Felix-Paganon aura surtout parlé du Mali, dans ses déclarations à la presse, notamment de «l’élément nouveau que constitue l’envoi par le président Dioncounda Traoré d’une lettre à la Cédéao demandant son assistance et celle de la communauté internationale». Un «élément nouveau» qui n’apporte rien de nouveau en fait, si l’on sait que l’armée malienne dirigée par les putschistes du 22 mars a déjà prévenu que la force que la Cédéao envisage d’envoyer au Mali, ne s’occupera pas de la sécurité des institutions à Bamako et qu’elle viendra «en appui, surtout en aviation et en logistique» aux efforts de reconquête du nord-Mali qui seront menés, on ne sait quand, par les Maliens, eux même. Et à un moment où il est question de faire la guerre, le diplomate français a fait part d’une nouvelle vision, en déclarant avoir évoqué avec le président Aziz «l’impérieuse nécessité de développer le dialogue politique avec les forces politiques présentes au nord du Mali», en vue de les impliquer dans l’effort commun de réunification de ce pays.
Sans préciser qui sont les forces politiques avec lesquelles il faudra dialoguer et qui doit dialoguer avec elles, le diplomate français qui a exclu «les forces terroristes » probablement Aqmi et le Mujao, laisse penser que le MNLA et Ansardine sont les bienvenus à la table des négociations. Qu’en pense Bamako ? Jean Felix-Paganon n’en parlera pas à sa sortie d’audience avec le président Aziz évoquant cependant «une très large convergence de vues» a-t-il dit, dans les analyses et de la façon dont les prochaines étapes sont perçues.
La France et la Mauritanie souscriraient donc, a-t-on compris, à l’option «appui logistique» à l’armée malienne et à la force de la Cédéao, quand elles se décideront (enfin) à reconquérir le septentrion tout en privilégiant, en même temps, un dialogue avec le MNLA et Ansardine .
Et comme, le MNLA laïc aspirait à l’indépendance ou à l’autonomie de l’Azawad alors que son frère ennemi l’islamiste Ansardine, cherchait, lui, à appliquer la charia islamique au Mali, il y avait lieu de chercher «une large convergence de vues» d’abord avec Bamako sur ces questions, pour voir ce que le Mali peut offrir à ces deux mouvements armés, en termes de satisfaction à leurs revendications.
Un Mali amputé de l’Azawad au Nord et appliquant la charia au Sud, est-ce cela, la nouvelle vision ? IOM
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