Un article paru le 22 aout dans journal malien «Les Echos» explique pourquoi la France, l’Algérie et la Mauritanie ne peuvent intervenir au Nord-Mali occupé depuis début janvier après la débâcle de l’armée malienne face aux rebelles Touaregs qui en seront chassés en avril 2012 par les islamistes armés du trio : Ansardine-Mujao-Aqmi. Les arguments justifiant «la réticence» de ces pays...
...sont prêtés à Oumar Ould Hamaha ex-Aqmi en aout 2010 (vidéo: «Le combat vous est préscrit»: (http://www.journaltahalil.com/detail.php?id=4268&categ=19 ), reconverti en Ansardine en 2012.
Ce groupe islamiste principlalement Touareg jouit d’une certaine aura à Bamako. En contact permanent avec l’influent Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM), Ansardine au delà de la profanation des tombeaux, des séances de flagellation de fêtards et autres casanovas, et même, du recrutement des enfants-soldats, avait tout de même libéré tous les militaires maliens faits prisonniers.
Il a réalisé par la suite ce dont l’armée malienne d’après putsch du 22 mars fut incapable en soulageant le Nord-Mali du joug des Touaregs indépendantistes du MNLA, en organisant des libérations d’otages sans rançon, en refusant la partition et l’indépendance de l’Azawad, pour leur substituer une curieuse revendication d’application de la charia islamique.
Alors que dit, ou que fait dire «Les Echos» à ce Ould Hamaha, l’un des principaux chefs d’Ansardine? Eh bien voici ce qu’il aurait dit. Uno : Que la France ne peut intervenir à cause de ses otages.
Deuxio : Que la Mauritanie a dit qu’elle n’interviendra pas, car incapable d’agir autrement parce que menacée par la force de frappe des jidahistes et que Mohamed Ould Abdel Aziz est incapable d’agir.
Tertio : Que l’Algérie n’interviendra à cause des coups reçus (allusion aux attentats de Tamanrasset et Ouargla ,ndlr) et de ses otages (détenus par le Mujao). Et quarto enfin, que l’Otan recevra une belle leçon s’il tente une offensive.
Ces arguments ne tiennent pas et sont à priori avancés pour inviter certains pays (principalement la Mauritanie) à venir faire le boulot à la place de l’armée malienne. Faut-il rappeler que la France n’a jamais dit qu’elle n’interviendra pas.
Le 4 aout dernier, elle affirmait -au péril de la vie de ses otages- et par la voix de son ministre de la défense Jean-Yves Le Drian qu’elle soutiendra l’intervention militaire de la Cédéao. Que peut-elle faire de plus ? engager ses forces spéciales et ses Mirages pour libérer un territoire et le confier à une armée, qui le perdra à la prochaine rébellion? S’agissant de la Mauritanie, les déclarations de Ould Hamaha sont particulièrement bien choisis pour faire bouger la fibre guerrière du président Mohamed Ould Abdel Aziz dont les propos étaient clairs le 5 aout dernier à Atar lors d’une émission télévisée : «Nous n’interviendrons pas au Mali sans la mise en place d’un gouvernement consensuel et sans mandat de la communauté internationale, mais si on nous attaque, nous irons chercher les agresseurs là où ils sont» avait-il répondu à une question que je lui avais personnellement adressée. L’Algérie est tenue en respect et ne peut rien envisager tandisqu’une leçon attend l’Otan en cas d’offensive, affirme également Ould Hamaha sans donner une idée des capacités anti-aériennes d’Ansardine, lesquelles, du reste se sont révélées jusqu’ici modestes face à de simples avions de reconnaissance. Pas de propos menaçants ou provocateurs attribués par «Les Echos» à Ould Hamaha concernant les pays qui fourniront les troupes de la force ouest-africaine qui sera en principe déployée par la Cédéao, ni sur les éventuels préparatifs de l’armée malienne, elle-même, pour recouvrir l’intégrité territoriale de son pays. On le sait, les stratèges maliens et ouest africains continuent à miser sur le retournement d’Ansardine contre ses amis d’ Aqmi et du Mujao, tous savamment retournés ensemblen dans un premier temps, contre le MNLA.
Et parcequ’Ansardine ne pourra s’engager seul dans cette périlleuse perspective, il faudra vite lui trouver de nouveaux alliés.
La stratégie consiste donc à piquer au vif les égos de certains pays. Essentiellement la Mauritanie. IOM
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