Mali: des épouses de soldats empêchent l'arrestation de leurs maris   
02/08/2012

Plusieurs dizaines d’épouses de soldats se sont physiquement opposées mercredi à des hommes armés, les empêchant d’arrêter leurs "maris", des militaires proches de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré (ATT) renversé le 22 mars, dans une garnison de Bamako, a constaté l’AFP.



"Les hommes armés sont venus ici au camp (des parachutistes, à l’ouest de Bamako) pour arrêter nos maris et nous avons refusé. Nous ne sommes pas d’accord qu’on arrête comme ça nos maris", a déclaré une femme qui s’est présentée sous le nom de Mariam.
Les femmes se sont jetées sur les hommes armés venus arrêter deux militaires proches d’ATT et les ont empêchés d’entrer dans les maisons.
"Si quelqu’un revient ici pour arrêter nos maris, nous allons le kidnapper. On peut compter sur nous", a ajouté une autre femme, épouse de "béret rouge", une unité dissoute de l’armée malienne qui assurait la protection d’ATT.
"Quand nous avons empêché les policiers (...) d’arrêter deux de nos maris, ils ont été chercher du renfort et sont revenus. Ils ont jeté sur nous des gaz lacrymogènes, il y a eu deux femmes enceintes parmi nous qui sont tombées évanouies", a ajouté une autre femme de militaire, Fatoumata Touré.
"Ensuite des policiers ont tiré", a-t-elle ajouté, affirmant: "Nous sommes prêtes à nous défendre à mort".
Quelques dizaines d’éléments des forces de sécurité et de défense étaient visibles devant le camp dont l’accès était interdit.
"Il n’y aura pas d’arrestation arbitraire. Nous allons scrupuleusement veiller au respect des libertés fondamentales", a déclaré à l’AFP un responsable du ministère malien de la Sécurité.
Plus de 300 femmes de soldats avaient manifesté le 16 juillet à Bamako pour réclamer la libération de leurs époux militaires détenus et la "vérité" sur ceux qui ont "disparu".
Les putschistes qui ont renversé le président ATT, dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont rendu le pouvoir le 6 avril, mais sont restés très influents à Bamako où ils ont procédé à l’arrestation de nombreuses personnes considérées comme des proches de l’ex-président, dont des militaires.


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