Briefing du centre4S sur la situation au Mali   
14/07/2012

Le Centre Stratégique pour la Sécurité du Sahel-Sahara (Centre4S) a donné le 11 juillet un nouveau briefing sur la situation au Mali. Animé par M. Ahmedou Ould Abdellah président du centre4S le briefing a abordé des axes importants et fut suivi par des échanges. Nous le publions pour vous.



1. L’état des lieux, sans cesse changeant, au Sahel et la nature de la menace terroriste dans la rĂ©gion : les groupes en prĂ©sence,  leurs modes  opĂ©ratoires et autres caractĂ©ristiques ;
2. L’action et les initiatives des acteurs rĂ©gionaux et internationaux : CEDEAO, Pays voisins intĂ©ressĂ©s et concernĂ©s, UA et partenaires extĂ©rieurs ;
3. Conclusions

 

I. La nature de la menace dans la région.
DĂ©stabilisation continue du pays : occupation et enracinement des radicaux au  Nord avec  des revers et  un affaiblissement MNLA. Sa disparition comporte le risque de nouveaux conflits dans 5 Ă  10 ans. Toujours au Nord, les populations sonrhaĂŻs, arabes et peuhls ne soutiennent pas le sĂ©paratisme du MNLA.
Divisions  au sein de la classe politique et dans les institutions de sĂ©curitĂ© (bĂ©rets verts contre bĂ©rets rouges qui sont dissous)  Ă  Bamako. Le refus,  plus ou moins dĂ©clarĂ©, de toute action de la CEDEAO dans les affaires intĂ©rieures maliennes semble rassembler de plus en plus de voix Ă  Bamako.
De plus l’intervention militaire extérieure, largement rejetée par la partie la plus vocale des maliens, semble gagner du terrain à l’intérieur et à l’extérieur.
Dans les zones occupées par les radicaux, il y a une cohérence dans les pratiques : nettoyage des villes de leurs notables et autres élites qui peuvent se rebeller ou critiquer ; attribution symbolique des lieux les plus connus a des fins éducatives : hôtels de Tombouctou affectés à l’éducation des enfants ; formation militaire pour les jeunes retirés des écoles a cette fin ; arrivée des volontaires et des épouses jusque là dans les pays voisins, destruction des lieux saints.
Le mode opératoire des principales organisations radicales reste cohérent : division du travail entre elles, efforts de communications par des actions outrancières pour choquer et terroriser les élites, vider les villes et faire appel aux volontaires extérieurs. Ceux-ci rentrent par des filières bien rodées et souvent par voie terrestre.


II. Initiatives régionales.
Le rĂ´le et la lĂ©gitimitĂ© de la CEDEAO ne sont pas remis en cause par les Ă©tats membres ou par la communautĂ© internationale. Au Mali,  certains milieux proches dit on du rĂ©gime  du gĂ©nĂ©ral M TraorĂ© d’avant 1991 et assez influent, s veulent un rĂ´le Ă  minima pour la CEDEAO. TraumatisĂ©e et menacĂ©e l’élite politique est ou silencieuse ou hors pays ou alliĂ©e la Junte.
La CEDEAO doit rester saisie du dossier et continuer  Ă   adapter sa mĂ©thode et son approche Ă  un environnement sans cesse  changeant. Le soutien de l’UA te des Nations Unies resteront nĂ©cessaires.
Les autres pays voisins du Mali ont un rĂ´le dĂ©terminant du Ă  leur  connaissance du problème et de la proximitĂ© historique, gĂ©ographique et culturelle  avec  le nord malien. La rĂ©union des MAE du Maghreb qui vient de se tenir Ă  Alger est très encourageante du fait qu’elle a eu lieu. Un front commun incluant en particulier l’AlgĂ©rie et le Maroc reste  essentiel au succès au Sahel.
Cependant,  ils doivent agir assez vite, avant la fin du mois de ramadan et la rentrĂ©e politique pour concrĂ©tiser leur influence diplomatique. Pour eux,  comme pour la CEDEAO, le prochain sommet de l’UA sera une Ă©tape significative.

III. Les partenaires extérieurs
Pour le moment,  ces partenaires extĂ©rieurs,  y compris le Qatar,  apportent toute l’assistance humanitaire et autre indispensable Ă  la survie des refugiĂ©s et des dĂ©placĂ©s. Par lĂ , la communautĂ© internationale elle contribue Ă  la stabilisation des pays d’accueil et retarde les effets de contagion de la crise.
Exception faite des  dĂ©bats au Conseil de SĂ©curitĂ©, la communautĂ© internationale est restĂ©e dans une position d’observation donnant la prioritĂ© Ă  la rĂ©gion. Mais la question est pour combien de temps ? Ceux qui fournissent assistance et soutien poseront sans doute des questions et demanderont un rĂ´le.
Surtout Ă  la rentrĂ©e, en septembre,  si un progrès significatif  n’est pas rĂ©alisĂ© sur le terrain avec l’enracinement de la crise et l’aggravation des rĂ©alitĂ©s des risques et menaces.


Conclusion
Les 45 jours qui viennent seront dĂ©terminants pour la gestion de la crise malienne. La rĂ©gion entre en pĂ©riode de ramadan. Pour leur part les partenaires extĂ©rieurs partent en vacance d’étĂ©. Les activistes sont mission et cherchent Ă  ancrer davantage leur emprise sur le terrain et surtout dans  les villes et auprès des populations. Les en dĂ©loger sera très difficile  et en tout cas couteux. Pendant ce temps, le commerce naĂ®t de la drogue prospère Ă  l’abri des batailles entre les parties maliennes.
Source: www.centre4s.org


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