Deux personnes sont mortes du choléra sur 28 malades recensés en deux jours à Gao, dans le nord du Mali contrôlé depuis plus de trois mois par des groupes armés dominés par des islamistes, a appris l’AFP mercredi de sources concordantes.
Les premiers cas de choléra ont été recensés mercredi "à Wabaria, dans la commune de Gounzouray (périphérie sud-ouest de Gao)", sur le fleuve Niger, a affirmé Ibrahima Maïga, un responsable de la santé à l’hôpital de Gao, joint depuis Bamako. "Hier (mardi), nous avons recensé 27 cas de choléra, dont deux décès. Ce (mercredi) matin, on a reçu un seul cas", a ajouté M. Maïga, indiquant que les malades étaient pris en charge avec l’aide d’organisations humanitaires présentes dans la ville. La présence du choléra à Gao a été confirmée par Almahdi Cissé, président de l’ONG Cri de coeur pour le Nord, qui intervient au plan humanitaire dans cette région sous contrôle de groupes armés, essentiellement des islamistes. "Nous avons envoyé quelqu’un à Wabaria aujourd’hui pour voir les cas de choléra" et évaluer les besoins, a-t-il indiqué. Selon Yacouba Ag Namoye, un jeune de Gao, les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), maîtres de la ville, ont exhorté les populations à ne pas utiliser l’eau du fleuve pour éviter une propagation du choléra. "Le Mujao a passé un communiqué à la radio pour inviter les gens à ne pas boire l’eau du fleuve et à ne pas se laver avec", les islamistes "ont aussi placé des gens au niveau des berges (du fleuve) pour empêcher les enfants de se baigner dans l’eau et de la boire", a expliqué cet habitant.
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