Les deux groupes armés maliens actuellement à Ouagadougou pour des discussions avec les autorités du Burkina Faso ont signalé vendredi la présence sur place d’un chef du mouvement jihadiste Mujao, fermement démentie par la médiation burkinabè.
"Nous avons constaté la présence à Ouagadougou de Cherif Ould Attaher, le numéro 2 ou numéro 3 du Mujao", a déclaré à l’AFP Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, membre de la délégation du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg. "J’ai salué Cherif (Ould Attaher) ce soir à l’hôtel ici", a indiqué de son côté Algabass Ag Intalla, chef de la délégation du groupe islamiste Ansar Dine. Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), considéré comme une dissidence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est l’un des groupes islamistes actuellement dominants dans le Nord malien, avec Ansar Dine et Aqmi. Le Mujao a chassé mercredi le MNLA de la ville de Gao (nord-est), marquant la déroute des rebelles touareg face aux islamistes dans le Nord malien coupé du pouvoir central depuis trois mois. La médiation que le Burkina conduit au nom de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a cependant démenti la présence d’un membre du Mujao à Ouagadougou. "C’est faux, aucun membre du Mujao n’est présent à Ouagadougou. Nous n’avons pas de contact avec le Mujao parce qu’il est lié aux groupes terroristes", a-t-elle assuré à l’AFP. La présence signalée de ce haut responsable du Mujao a mis en colère le MNLA, qui menace de se retirer. "Si des dispositions ne sont pas prises pour clarifier dans les prochaines heures la présence de cet élément du Mujao ici à Ouagadougou, le MNLA se retirera de la médiation de la Cédéao conduite par le Burkina Faso et nous chercherons ailleurs", a déclaré Mohamed Assaleh.(Afp)
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