Le président Mohamed Ould Abdel Aziz, estime que le nord du Mali, en proie depuis janvier à des combats entre rebelles touareg et militaires, est "une région laissée libre pour le terrorisme", dans une interview au quotidien Le Monde du vendredi 10 février.
"Bien sûr", cette rébellion "est une source d’inquiétude" pour la Mauritanie, poursuit M. Abdel Aziz expliquant qu’il y a deux mouvements le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et celui d’Iyad Ag Ghali qui "a noué des alliances avec les groupes terroristes". "Le nord du Mali est une zone pratiquement laissée pour compte et libre pour le terrorisme. C’est là qu’il séjourne et c’est à partir de là que les terroristes agissent et se font payer des rançons qui les renforcent", affirme le président mauritanien. "Ces terroristes se trouvent sur une bande désertique de 300 km et s’approvisionnent en carburant et en vivres à partir de trois ou quatre villes connues dont Tombouctou et Gao", poursuit-il. Après le conflit en Libye "nous avons la certitude que les terroristes sont très bien équipés", ajoute-t-il. "Au mois d’août, à la frontière, notre aviation a détruit un véhicule équipé d’un missile sol-air. L’armement, en Libye, a été distribué de façon anarchique, mis entre les mains de n’importe qui. Les unités qui défendaient Kadhafi ont quitté la Libye pour le Niger ou le Mali avec leurs armes. Mais nos frontières étaient déjà fermées", note-t-il. Evoquant le centre opérationnel militaire de lutte contre le terrorisme commun à l’Algérie, au Mali, Niger et Mauritanie, M. Abdel Aziz explique attendre "de passer au concret". "Nous pensons qu’il est de la responsabilité de ces Etats de juguler ce fléau", remarque-t-il. "Je ne veux pas critiquer les autres mais nous ne pourrons pas avoir la sécurité en Mauritanie sans une bonne coordination". Le président estime que la situation s’est améliorée dans son pays, malgré "les risques de débordements" émanant des pays voisins. "Les bandes armées qui venaient et repartaient pour commettre des actions sur le sol mauritanien comme en 2005, 2008 ou 2009 ne le peuvent plus. Nous avons asséché certains trafics qui profitaient à ces bandes armées" dans le nord du pays, affirme-t-il.
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