Un préfet du sud-est de l’Algérie, enlevé lundi par des hommes armés, a été libéré mardi 17 janvier en Libye par les autorités et devait être ramené dans la soirée en Algérie, a rapporté l’agence de presse APS. "Les autorités libyennes ont libéré mardi en territoire
libyen le wali (préfet) d’Illizi, qui sera remis de façon imminente aux autorités algériennes", indique APS. L’agence cite une source "source proche du ministère de l’Intérieur", mais ne donne pas d’autre précision sur les circonstances de cette libération. Mohamed Laid Khelfi, qui a pu joindre sa famille par téléphone, devait être remis aux autorités algériennes au poste frontalier de Debdeb (sud-est de l’Algérie), toujours selon l’APS. Le préfet du département d’Illizi "se trouve en Libye, avait auparavant affirmé à l’AFP le sénateur de la région Ibrahim Houma. Les Libyens devraient le ramener au poste frontalier de Debdeb et le remettre aux autorités algériennes aujourd’hui avant le coucher du soleil", avait-il ajouté. M. Khelfi avait été enlevé lundi dans la région de Timeroualine (80 km de Debdeb) par "trois jeunes algériens armés et identifiés" et son véhicule a été retrouvé "abandonné" sur place, avait annoncé le ministère de l’Intérieur et des Collectivités, sans donner d’autre indication sur l’identité ou les motivations des ravisseurs. Le ministère était resté extrêmement prudent, indiquant que l’enlèvement du préfet lundi à 16H00 (15H00 GMT) s’était produit au retour d’un déplacement à Debdeb où il était en mission d’inspection et de travail. Le président de l’APW (Assemblée populaire de wilaya -département-) ainsi que le chargé de protocole qui l’accompagnaient et le chauffeur "ont été relâchés, tandis que le wali a été gardé par ses ravisseurs et dirigé vers la frontière algéro-libyenne", lisait-on encore dans le communiqué. Premier enlèvement d’un haut fonctionnaire algérien Selon M. Houma, "M. Khelfi était parti calmer une manifestation de jeunes dans la ville de Debdeb", frontalière avec la Libye. "Le wali revenait sans escorte avec son chauffeur, son chef de protocole et le président de l’APW (assemblée régionale), quand son véhicule a été intercepté par un autre véhicule avec à son bord trois jeunes de Debdeb", a expliqué M. Houma qui a dit "ne pas comprendre" que M. Khelfi puisse "se déplacer sans gardes". Un responsable de la région, qui a requis l’anonymat, a confirmé cette manifestation motivée, selon lui, par "la condamnation d’habitants de la région, dont des membres de la famille d’Abou Zeid, lors d’un récent procès". Abdelhamid Abou Zeid, l’un des chefs les plus radicaux d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique), a été condamné par contumace à la perpétuité le 2 janvier à Alger pour "constitution d’un groupe terroriste international"""" impliqué dans le rapt d’une trentaine d’Occidentaux en 2003. Cinq membres de sa famille ont également été condamnés à 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe armé international. Le rapt de Mohamed Laid Khelfi est une première en Algérie contre un haut fonctionnaire de ce rang, selon le patron du quotidien arabophone Ennahar, Mohammed Mokaddem, spécialiste des questions de sécurité et d’Aqmi. Les derniers enlèvements dans le Sahara algérien ont été ceux de deux Espagnols et une Italienne d’une ONG fin octobre dans le camps de Hassi Rabuni où siège le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) près de Tindouf (sud-ouest). Leurs ravisseurs seraient des dissidents d’Aqmi.
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