Le Tribunal criminel d’Alger a décidé dimanche 20 novembre de reporter au 16 janvier le procès d’un Malien et d’un Algérien poursuivis pour l’enlèvement de 32 touristes européens dans le Sahara en 2003 après le retrait de l’un des avocats de la défense.
Le procès a été renvoyé en raison du retrait de Me Amine Sidhoum, avocat de l’accusé algérien, après le refus du tribunal d’accéder à sa requête de faire comparaître en tant que témoin Amari Saifi, dit Abderezak le para, l’ex-numéro 2 du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et principal instigateur de l’enlèvement des touristes.
"Abderezak le Para n’a pas encore été entendu par le juge d’instruction. Par conséquent, ce n’est pas la peine de le convoquer", a expliqué le président du tribunal Ibrahim Kherrabi.
"Le juge aurait dû réclamer une enquête complémentaire et entendre Abderezak le Para du fait qu’il est le principal instigateur du rapt des 32 touristes européens en 2003", a déclaré à l’Afp Me Sidhoum, avocat du prévenu Amar Gherbia.
Le tribunal a également annoncé que la défense de l’Algérien sera désormais assurée par un avocat commis d’office.
L’avocate du deuxième prévenu, le Malien Youcef Ben Mohamed, dit Abou Youcef, Me Hassiba Boumredassi ne s’est pas retirée, mais le procès de son client a également été reporté car, a-t-elle expliqué, " les deux prévenus sont jugés dans la même affaire". "Abderezak le Para est incarcéré à la prison de Serkadji (dans le centre d’Alger). Je l’ai rencontré quatre fois. Il n’y a aucune objection à le ramener au tribunal et l’entendre en tant que témoin dans une affaire dans laquelle il est le principal accusé", a ajouté Me Sidhoum.
"Mon client a déclaré durant l’instruction qu’il agissait sous les ordres de Abderezak le Para. Pourquoi ne pas convoquer ce dernier alors qu’il est entre les mains de la justice", a-t-il ajouté. Les deux prévenus ont été arrêtés en 2004 par les forces de sécurité tchadiennes qui les avaient remis en 2010 aux autorités algériennes.
Les autorités algériennes avait déclaré à l’époque que le principal responsable de l’enlèvement des 32 Européens était le numéro 2 du GSPC, identifié comme Abderezak le Para. Le dernier otage avait été libéré en août 2003.
"Le Para" est emprisonné en Algérie depuis 2004 après avoir été remis à l’Algérie par les autorités tchadiennes suite à une médiation libyenne, en même temps que des dizaines de personnes recherchées. Il attend toujours d’être jugé.
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