Le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Bazoum a estimé samedi 19 novembre à Alger que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) regroupant les états-majors militaire du Niger, Mali, d’Algérie et de Mauritanie en vue d’assurer la sécurité du...
...Sahel, se devait de devenir "opérationnel". "Le Cemoc n’est pas encore opérationnel et il y a lieu de lever les obstacles", a-t-il déclaré. Interrogé sur une éventuelle intervention des forces algériennes dans les pays voisins si cela s’avérait nécessaire dans le cadre du Cemoc, alors qu’Alger a toujours combattu l’ingérence étrangère dans les autres pays, M. Bazoum a répondu: "s’il y avait une doctrine comme celle-là elle serait malmenée par l’engagement d’Alger". Les militaires algériens "doivent pouvoir intervenir en Algérie mais aussi au Niger au Mali et en Mauritanie", a ajouté le ministre nigérien. Les discussions sur le Cemoc reprendront à Bamako en novembre notamment entre pays dits du Champ, a-t-il dit, indiquant qu’il y a aura un changement à sa tête passant dans le cadre d’une présidence tournante du Mali à la Mauritanie. M. Bazoum n’a pas remis en question les capacités du Mali à gérer le Cemoc ni à combattre l’Aqmi. "Il y a une situation de fait que les Maliens ne sont pas en mesure de contrôler l’ensemble de leur territoire", a-t-il noté. Aqmi "a bien sa base dans le nord du Mali", a-t-il dit, ce qui rend difficile sa poursuite dans cette région montagneuse, désertique et escarpée. L’arrivée dans la région de touaregs armés d’origine malienne qui avaient combattu en Libye rend "la situation encore plus préoccupante", a-t-il estimé. Créé en avril 2010, le Cemoc se réunit tous les six mois dans le but de lutter contre les activités des trafiquants transfrontaliers et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahel. Son QG est installé dans l’extrême sud algérien, à Tamanrasset, tandis qu’un centre de renseignement commun est basé à Alger depuis environ un an. Une conférence d’experts du Forum global de lutte contre le terrorisme (FGLT) sur le Sahel cette semaine à Alger a une fois de plus sonné l’alarme sur l’instabilité dans la région et sur les liens d’Aqmi avec la secte fondamentaliste nigériane de Boko Haram, responsable d’une série d’attentats meurtriers récemment au Nigeria. M. Bazoum a d’ailleurs confirmé à son tour la possession d’"indices infaillibles sur une connexion plus ou moins importante" entre les deux groupes.
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