Mokhtar Belmokhtar, émir de «Katibate Elmoulethemine » la principale phalange d’Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) au nord-Mali , vient de donner sa deuxième interview après celle de 2006, cette fois, à un site mauritanien : «ANI»
Belmokhtar a justifié l’attaque de Lemgheity, le braquage des fonds du Port de Nouakchott, parlé d’un attentat manqué contre l’ex-ambassadeur d’Israël à Nouakchott (en 2008), lié la libération des otages français au retrait des troupes françaises d’Afghanistan et revendiqué l’exécution d’agents des renseignements mauritaniens qui travaillaient avec le général Mohamed Ould Meguet ( chef du BED, une sorte de DGSE, toute proportion gardée, très bien sûr!) .
Belmokhtar a également confirmé qu’un arsenal venant de Libye a renforcé son organisation, glorifié le printemps arabe et indiqué que les autorités mauritaniennes avaient proposé (sans suite) de dialoguer avec son organisation. Une proposition toujours, la bienvenue a-t-il dit.
Mais au delà de ces déclarations recueillies semble-t-il par questionnaire, Belmokhtar aura voulu à faire passer deux principaux messages. L’un, comme quoi Aqmi a pu contraindre le commandement mauritanien à retirer ses troupes du nord-Mali suite aux attentats à la voiture piégée de février 2011, le second est que les attentats en question ainsi que l’attaque de Bassiknou par la suite ont prouvé que le verrouillage des frontières annoncé par les autorités mauritaniennes, n’empêche pas les combattants d’Aqmi de les franchir quand ils le désirent.
Une manière de dire au ministère mauritanien de la défense que sa stratégie «défensive-offensive-dynamique», ses "points de passage obligatoires" et son déplacement du camp de la peur et du champ de bataille au Mali, n’ont pas été dissuasifs.
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