Deux prédicateurs algériens réputés, les cheikhs Abdelfateh Zeraoui et Hachemi Sahnouni, ont écrit au président Abdelaziz Bouteflika pour lui demander la libération des détenus islamistes encore incarcérés afin de tirer un trait définitif sur la guerre civile...
...qui a fait 200.000 morts dans les années 1990. Ces détenus qui n’ont pas bénéficié de l’amnistie seraient encore entre 6.000 et 7.000, contre 56.000 en 1997, selon le cheikh Abdelfateh. Ce célèbre prédicateur salafiste et le cheikh Hachemi Sahnouni, l’un des fondateurs du Front islamique du salut (Fis), mouvement islamiste interdit, demandent au président Boutelika de "gracier les détenus islamistes (...) pour sécher les larmes des enfants, donner l’espoir aux veuves et aux familles et pour résoudre une fois pour toutes le problème", selon une copie de leur lettre obtenue par Reuters. "En échange, les prisonniers ont signé un engagement à renoncer à la violence et à abandonner toute activité politique", ajoutent les deux dignitaires religieux. Le président Bouteflika, cherchant à éviter une révolte comparable à celles qui ont renversé en début d’année les dirigeants tunisien et égyptien, a récemment promis des réformes politiques. En conséquence, le cheikh Abdelfateh, qui a lui aussi été détenu au Sahara pour son appartenance à des mouvements islamistes mais a depuis renoncé à la violence, estime que c’est le moment de réclamer un geste à l’égard des prisonniers islamistes. Plusieurs milliers d’islamistes ont accepté l’offre d’amnistie proposée il y a dix ans par le président, dont étaient cependant exclus les responsables de massacres, de viols et d’attentats à la bombe dans des endroits publics. Parmi les responsables qui ont renoncé à la violence figure Hassan Hattab, fondateur en 1998 du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), l’un des mouvements armés les plus violents.
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