Mali/Mauritanie: nouvel Ă©lan dans la lutte anti-Aqmi   
06/11/2010

La coopération dans la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a pris un nouvel élan avec la mise en place de patrouilles mixtes entre soldats maliens et mauritaniens dans le nord du Mali, une première dans cette zone où les unités d’Aqmi sont très actives. Plusieurs centaines...



...de véhicules militaires mauritaniens et maliens circulaient ce week-end à environ 80 km au nord de Tombouctou (nord du Mali), a constaté un journaliste de l’AFP. Les Maliens venaient tout juste de rejoindre les troupes mauritaniennes arrivées la semaine dernière pour relever celles déjà présentes depuis plusieurs semaines. "Vous voyez, nous sommes des frères, notre objectif est le même: assurer la sécurité de nos populations, ne pas laisser le terrain aux terroristes, empêcher l’organisation de toute attaque", déclare un soldat mauritanien, prenant le bras de son homologue malien en signe d’amitié. "Aujourd’hui nous sommes dans le désert malien. Demain nous pouvons aller, nous irons, dans le désert mauritanien. C’est ensemble que nous pouvons lutter contre l’insécurité. Les problèmes du Mali sont les problèmes de la Mauritanie, ceux de la Mauritanie sont ceux du Mali", affirme un officier malien. Ces patrouilles mixtes, les premières jamais organisées entre les deux armées, vont se poursuivre "le temps qu’il faut", selon une source proche des deux armées. Décidés à travailler "main dans la main", soldats maliens et mauritaniens sont unanimes: les actions communes de prévention sont nécessaires pour contrer les actions d’Aqmi qui a récemment multiplié ses opérations dans le Sahel à partir du désert malien où elle a la majorité de ses unités, hors Algérie. Selon un militaire mauritanien, nombreux sont ses jeunes compatriotes qui "se sont égarés dans les rangs d’Aqmi" et qui "sont sur le point de faire défection: nous leur ouvrons les bras". En parallèle à la poursuite des unités d’Aqmi, ces patrouilles vont jusque dans les hameaux les plus reculés pour y distribuer du thé, du sucre et des médicaments, ce qui est plutôt apprécié par leurs habitants qui se sentaient jusque-là abandonnés. "Pour nous, c’est le thé de la fraternité. Nous voulons la paix ici", affirme un sexagénaire, assis sous une tente. "S’il n’y a pas de présence de l’Etat, de l’administration, de l’armée, nous sommes à la merci de tout le monde. Qu’allons-nous devenir si les troupes repartent ?", s’interroge-t-il. L’armée mauritanienne avait jusqu’à maintenant mené seule plusieurs opérations dans le nord du Mali pour prévenir des attaques d’Aqmi sur son territoire, le plus visé avec celui de l’Algérie par cette organisation. "Les militaires mauritaniens, en attaquant Aqmi, ont été les premiers dans la région à montrer que ces criminels ne représentaient rien du tout. Aujourd’hui les militaires maliens montent aussi au front. C’est une bonne chose", affirme Abdoulaye Maïga, un fonctionnaire de la ville de Tombouctou. Les états-majors des armées du Mali, de Mauritanie, d’Algérie et du Niger, s’étaient réunis fin septembre à Tamanrasset (sud de l’Algérie) où se trouve leur commandement conjoint. Ils avaient alors décidé de renforcer la lutte contre la branche maghrébine d’Al-Qaïda qui opère dans la zone désertique partagée par ces quatre Etats. Cette réunion s’était déroulée peu après l’enlèvement à la mi-septembre au Niger de sept otages étrangers (cinq Français, un Malgache et un Togolais), qui avaient été transférés dans le nord-est du Mali où ils sont toujours retenus en otage par Aqmi. "Il faut maintenant que d’autres pays comme le Niger, l’Algérie, envoient aussi des troupes sur le terrain", estime un restaurateur de Tombouctou, car, selon lui, "il ne faut pas attendre qu’Aqmi attaque, il faut aller dans ses bases" de façon "coordonnée"
Serge DANIEL
(AFP)


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