Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) a officiellement revendiqué le 31 août, l’attentat à la voiture piégée commis la première heure du matin du 25 août contre une caserne de l’armée mauritanienne à Nema (1200 kms à l’est de Nouakchott). Le communiqué diffusé sur le Net par «Al-Andalus» fournit des détails sur l’attentat et donne le nom de son auteur : «Abou Ishagh Ech-chinguitty» (photo).
.«Les descendants de Youssouf Ibn Tachefine qui ont promis de venger le sang des martyrs ont réagi quelques jours seulement après la lâche et infructueuse opération dans laquelle l’armée mauritanienne a participé avec ses maîtres français» lit-on dans ce communiqué. «La base militaire de Nema a été choisie parce qu’elle est le fer de lance contre le Jihad» poursuit Aqmi, précisant dans son communiqué que c’est le mauritanien Idriss Ould Mohamed Lemine alias «Abou Ishagh Ech-chinguitty» qui a foncé sur la caserne de Nema avec une voiture transportant une «demi-tonne d’explosifs» . Selon le communiqué, les militaires de faction devant la caserne «n’ont tiré aucune balle ni avant, ni après» l’attentat.
L’organisation affirme que l’attentat a été filmé par un «groupe de Moujahidines», dit cependant «ignorer» le nombre de morts et de blessés, mais annonce s’attendre à ce qu’il soit élevé, «en dépit du mutisme et du black out observés par les apostats» souligne le communiqué. Il est à rappeler que le bilan officiel de l’attentat, est de 1 mort (le kamikaze) et 3 blessés parmi les militaires mauritaniens. Le kamikaze de Nema est un jeune mauritanien natif du début des années 80 qui a rejoint l’ex-Gspc en septembre 2005 avant que ce groupe ne devienne Aqmi fin 2006. Il a appartenu à «Katibate El Moulethemine » dirigée par Mokhtar Belmokhtar. Début 2009, il était néanmoins envoyé par l’Algérien Yahya Abou El Hemmam Emir de «Seriyatt El Vourghane» pour une mission de reconnaissance au Niger, notamment à Niamey , Tahoua et Agadez .
A son retour, il a été arrêté dans une mosquée de Tombouctou mais il fut relâché par les maliens qui voulaient obtenir la libération de leurs militaires et miliciens faits prisonniers par Aqmi lors des attaques menées par les maliens après le meurtre d’un officier des renseignements à Tombouctou (juin 2009).
Abou Ishagh n’avait pas pris part. à ce meurtre contrairement à ce qui a été écrit par des medias mauritaniens.
L’exécution de l’officier malien ordonné par un Emir algérien a été opérée -selon des sources généralement très bien informées- par un groupe de combattants de «Seriyat El Vourghane» comprenant entre autres : «Talha», «Abou Oubeida» (le kamikaze de Nouakchott), «Abou Dhakir» et «Abou Moujahid». . Originaire de Kiffa, Abou Ishagh est le quatriéme kamikaze mauritanien officiellement connu après « Abou Zeineb » (Bouira, Algerie, 2008) et « Abou Oubeida » (Nouakchott 2009) et Nacer Ech-Chinguitty (Tilwa, Niger 2010).
Sortant des mahadras Abou Ishagh a débuté son activisme en 2003 au sein courant salafiste-jihadiste qui venait à peine d’attirer l’attention des autorités.
Il n’a jamais été interpellé avant son départ pour les camps du Gspc-Aqmi d’où il est apparu à plusieurs reprises sur des vidéos .
Dans une vidéo datant de 2007 il apparaissait le visage découvert arborant une tenue militaire derrière une mitrailleuse aux cotés de «Abderrahmane Abou Enness Ech-chinguitty», le cadi de la «Zone Sud» (Sahara- Sahel) et prononçant une prêche contre les «croisés et les apostats ». « Prenez grade ! nous ne déposerons le bâton de pèlerin tant qu’on ne vous aura pas oté de cette terre. Au croisés, je dis : nous tenons à la mort autant que vous tenez à la vie !» lançait-il dans un arabe qui ferait la fierté de « Sibeweyhi ». Abou Ishagh est apparu récemment sur autre vidéo d’Aqmi mise en ligne le 21 août et tournée vraisemblablement début 2010 dans laquelle, il jouait le rôle d’animateur et de modérateur d’un séminaire jihadiste.
Habillé d’une gandoura bleue ciel, et masqué -cette fois- d’un turban blanc, il présentait les intervenants et clamait de temps à autre, des poèmes à la gloire du jihad et du sacrifice.
Des concepts avec lesquels des idéologues du jihadisme parviennet de plus en plus, ici et ailleurs, à envoyer des jeunes se faire exploser en mille lambeaux.
IOM
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