«Vendre quelque chose à Aqmi» ne signifierait pas que l’on en soit membre. Cela reste du domaine des affaires quelque soit ce «quelque chose» à vendre, fusse-t-il des vivres, des habits, des bougies, du TNT, ou des otages. C’est ce que l’on pourrait comprendre de l’interview express réalisée par l’Afp avec «Oumar Sahraoui». Il s’y présente lui-même comme un « homme d’affaires ».
"Omar Sahraoui", a affirmé mardi 24 aout à l’Afp être rentré "libre" au Mali depuis la Mauritanie où il avait été condamné à 12 ans de prison .
Les autorités mauritaniennes ont annoncé son extradition le 16 août peu après la confirmation en appel, le 11 août, de sa condamnation pour l’enlevement et la vente à Aqmi, des otages espagnols .
Sur un ton assez exceptionnellement conciliant, une source de la justice mauritanienne citée le 17 aout par une agence de presse internationale affirmait . « Nous avons accepté de le livrer au Mali parce que nous ne pouvons rien refuser à nos frères maliens auxquels nous lient d’excellentes relations ».
Et d’ajouter : «Omar Sahraoui doit purger sa peine dans les prisons maliennes et les autorités de ce pays disposeront désormais de son sort"
Mais une source du ministère malien de la Justice citée le 18 août par l’Afp, indiquait l’embarras du Mali devant cette extradition : "Où va t-il purger sa peine ? Ira-t-il en prison ? Fera t-il des travaux d’utilité publique ? Sera-t-il mis en résidence surveillée ? A toutes ces questions, il n’y a eu pour le moment pas de réponse" s’était demandé cette source malienne.
"Après mon second jugement, le même jour, des agents mauritaniens m’ont dit que j’allais bientôt rentrer au Mali", a déclaré Omar Sahraoui dans un bref entretien téléphonique avec l’Afp.
Le jour du départ de Nouakchott pour Bamako, "trois d’entre eux m’ont accompagné par avion. Ils m’ont dit que l’affaire était terminée", a-t-il dit, ajoutant: "c’est libre que je suis venu au Mali".
"Actuellement je me trouve sur le territoire malien", a-t-il déclaré.
"Je n’ai rien à voir avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Moi, je fais des affaires, et si vous vendez quelque chose à quelquun qui est d’Aqmi, ça ne veut pas dire que vous êtes d’Aqmi. Je suis un homme d’affaires", a-t-il affirmé.
Reste maintenant à savoir, si "Oumar Sahraoui" va continuer dans les "affaires" et s’il va régler des vieux comptes, pour eviter d’être kidnappé de nouveau, du Mali vers la Mauritanie.
Condamné pour avoir agi "comme" mercenaire d’Aqmi qui l’avait payé pour les enlèvements, Oumar Sahraoui s’en était défendu avec force dans une interview réalisée en prison, publiée le 5 avril 2010 par une agence de presse locale affirmant qu’il avait été "enlevé" alors qu’il était dans son troupeau de camélidés à 170 Kms au nord-Est de Tombouctou (Mali) par une bande de maliens dont un Azawadi "informateur" mauritanien, avec lequel, il a dit avoir des règlements de compte tribaux, complexes. La bande de maliens l’a livré -a-t-il poursuivi- à des militaires mauritaniens basés non loin de "Tichitt "qui l’ont envoyé vers Nouakchott. Il avait catégoriquement nié être impliqué dans le rapt des espagnols.
Sa libération a été pourtant l’une des exigences d’Aqmi pour élargir les deux otages espagnols finalement libérés le 23 aout.
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