«Omar Sahraoui» devant la cour d’appel: quelque chose se tramerait   
11/08/2010

La cour d’Appel de Nouakchott examine le 11 aout  le dossier de «Oumar Sahraoui» principal accusé dans l’enlèvement des catalans, condamné le 21 juillet en première instance par la cour criminelle à  12 prison. Moins d’un mois après ce verdict,  la cour se réunit  pour statuer sur l’appel formulé par les avocats...



...contre  la décision du tribunal de première instance.

Quelque chose de pas très «catholique» se tramerait derrière ce procès à rebondissements.

Le procès des accusés dans le rapt des humanitaires catalans opéré en novembre 2009 en Mauritanie aura démontré que les autorités mauritaniennes ont bien mis la main sur l’un des auteurs de l’enlèvement et percé le mystère qui  l’entourait.

Qui sont les auteurs du rapt ? Comment étaient-ils venus d’El Khalil au Mali jusqu’aux abords de Nouakchott ? D’où étaient-ils repartis vers le  Mali avec les  otages catalans ? Combien ont-ils perçus pour le rapt ?

Ce sont, entre autres, les questions, auxquelles,  le procès a finalement apporté des réponses.

Mais  le procès  en premiere instance ouvert le 20 juillet sous le sceau de l’urgence avec la convocation d’une session extraordinaire de la cour criminelle allait être marqué dans sa deuxième journée par un véritable coup de théâtre,  et par la suite, par  un verdict qui a fait  exploser de joie les prévenus  présents dans le box des accusés.
 Ce verdict a également été perçu comme «satisfaisant» par  les responsables de l’Ong catalane dont deux membres sont toujours retenus en otages par Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), a rapporté, la soirée du  21 juillet, un correspondant d ’Al Jazeera à Madrid.
Le parquet était  en effet, revenu (le 21 juillet)  sur sa demande initiale de condamnation à perpétuité formulée à l’issue d’un violent réquisitoire contre le principal accusé «Oumar Sahraoui» et ses présumés complices.
Un retournement  qui aura  surpris plus d’un observateur notamment avec le   passage du parquet, d’un discours incendiaire, à un nouveau discours plutôt atténuant et même mou.
«C’est un retour à la raison!»  affirmera le représentant du parquet  à l’Agence France Presse, lui, qui tenait la veille un réquisitoire d’enfer. Quelle «raison» donc?  On le saura un jour, car le monde est petit, dit-on .

 Ce que l’on sait par contre,  c’est que  la cour criminelle a suivi le 21 juillet avec son verdict,  l’évolution de la prose du parquet.
Ainsi le   malien (et mauritano-sahraoui) Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit "Omar Sahaoui"   n’était plus  qu’un «guide», manipulé, puis  vendu par ses complices maures maliens sur fond des guéguerres tribales de l’Azawad,  et ne se retrouvait  plus   accusé lors de la deuxième journée ,  d’avoir enlevé  les catalans. Il aurait seulement agi comme "mercenaire" durant 48 heures pour le compte  des mercenaires d’Aqmi. Et on entendait lors de l’ audience ses avocats dire qu’il n’ y a même pas de preuve (en dehors de ses aveux) qu’il a participé au rapt. Selon ses avocats, seule l’audition de l’ex-otage espagnole Alicia Gamez libérée le 8 mars par Aqmi pourra prouver que leur client a participé au rapt. «Où est Alicia?» s’était demandé un des avocats.

Devant la baisse de ton du parquet et  la manoeuvre dilatoire  des avocats, la cour a baissé les bras.
 La  peine de perpétuité requise le 20 juillet contre Oumar Sahraoui  a été allégée (le 21 juillet) à  de 12 ans de prison assortie des travaux forcés et de la confiscation de ses biens dont un millier de caprins  qui broutent présentement  l’herbe en Mauritanie.
Boukhari Ould Issawi un mauritanien, contre lequel la perpétuité avait été  requise et pour lequel le parquet avait demandé  des circonstances atténuantes le 20 juillet  a été condamné le 21 juillet à un an de prison avec sursis et à une amende de 10 000 UM.
Trois autres  accusés de complicité dans l’enlèvement des catalans: Mohamed Salem Ould Hmouda, El Id Ould Lehbouss et Joumoua Regragui pour lesquels la perpétuité avait été  requise le 20 juillet ont été acquittés le 21 juillet.
Deux prévenus Mohamed Nev’i et Mohamed Salem Ould Rgueybi  jugés par coutumace mais  pour lesquels le parquet avait demandé (le 20 juillet) le report du procès ont été acquittés par la cour criminelle le 21 juillet, qui n’aura pas suivi en cela, le parquet.
La cour criminelle  a également  accepté de  reporter -comme le voulait le ministère public-  le procès de l’algérien Moctar Benmoctar  et des trois maliens auteurs directs de l’enlèvement des catalans que sont Mini Ould Sid’El Moctar, SidAmar Ould Bekaye et Mohamed Ould Ahmed Deya dit «Rouji».
Ce dernier a échappé de justesse-on le rappelle-  à l’assaut lancé le 26 février 2010 par des militaires mauritaniens contre des trafiquants de drogue à «Lemzarrab» aux frontières Nord-Est mauritano-maliennes.
Assaut  à l’issue duquel 20 trafiquants ont été capturés et une quantité de 5 tonnes de résine de cannabis saisie.


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