Le procès des accusés dans le rapt des humanitaires catalans opéré en novembre 2009 en Mauritanie aura démontré que les autorités mauritaniennes ont bien mis la main sur l’un des auteurs de l’enlèvement et percé tous le mystère qui l’entourait.
Mais la deuxième journée de ce procès ouvert le 20 juillet sous le sceau de l’urgence avec une session extraordinaire de la cour criminelle de Nouakchott a été marquée par un véritable coup de théâtre, ainsi qu’un verdict qui a fait exploser de joie les prévenus présents dans le box des accusés.
Ce verdict a également été perçu comme satisfaisant par les responsables de l’Ong catalane dont deux membres sont toujours retenus en otages par Al Qaida au Maghreb islamique, a rapporté un correspondant d ’Aljazeera à Madrid. Le parquet est en effet, revenu le 21 juillet sur sa demande initiale de condamnation à perpétuité formulée à l’issue d’un violent réquisitoire contre le principal accusé et ses présumés complices.
Un retournement qui aura surpris plus d’un observateur notamment avec le passage du parquet d’un discours incendiaire, à un discours plutôt atténuant.
«C’est un retour à la raison!» affirmera le representant du parquet à l’Agence France Presse. Quelle raison ? On ne le saura pas. Ce que l’on sait c’est que la cour criminelle a suivi aussitot avec son verdict, l’évolution constatée de la prose du parquet.
Ainsi le malien Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit "Omar Sahaoui" qui dit-on a été manipulé, puis vendu par ses complices maliens sur fond des gueguerres tribales de l’Azawad, n’était plus accusé lors de la deuxième journée du procès, d’avoir enlevé les catalans mais d’avoir seulement agi comme "mercenaire" pour le compte d’Aqmi qui l’a payé pour les livrer comme des pizzas.
La peine de perpétuité requise le 20 juillet contre Oumar Sahraoui a été ainsi allégée le 21 juillet à de 12 ans de prison assortie des travaux forcés et de la confiscation de ses biens dont un millier de caprins qui broutent présentement l’herbe en Mauritanie. Boukhari Ould Issawi un mauritanien , contre lequel la perpétuité avait été requise et pour lequel le parquet avait demandé des circonstances atténuantes le 20 juillet a été condamné le 21 juillet à un an de prison avec sursis et à une amende de 10 000 UM. Trois autres accusés de complicité dans l’enlèvement des catalans Mohamed Salem Ould Hmouda, El Id Ould Lehbouss et Joumoua Regragui pour lesquels la perpétuité avait été requise le 20 juillet ont été eux aussi acquittés le 21 juillet. Deux prévenus Mohamed Nev’i et Mohamed Salem Ould Rgueybi jugés par coutumace mais pour lesquels le parquet avait demandé le 20 juillet le report du procès ont été acquittés par la cour criminelle le 21 juillet, qui n’aura pas suivi en cela, le parquet.
La cour criminelle a cependant accepter de reporter comme le voulait le ministére public le procès de l’algérien Moctar Benmoctar et des trois maliens auteurs directs de l’enlèvement des catalans que sont Mini Ould Sid’El Moctar, SidAmar Ould Bekaye et Mohamed Ould Ahmed Deya dit «Rouji».
Ce dernier a échappé de justesse-on le rappelle- à l’assaut lancé le 26 février 2010 par des militaires mauritaniens contre des trafiquants de drogue à «Lemzarrab» aux frontières Nord-Est mauritano-maliennes.
Assaut à l’issue duquel 20 trafiquants ont été capturés et une quantité de 5 tonnes de résine de cannabis saisie.
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