Oussama ben Laden menace de mettre à mort tout Américain qui serait capturé par Al Qaïda si le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre Khalid Cheikh Mohamed est exécuté. Ces menaces sont exprimées dans un message sonore diffusé jeudi 25 mars par la chaîne de télévision Al Djazira
Arrêté en 2003 au Pakistan et détenu dans la prison militaire de Guantanamo, Khalid Cheikh Mohamed doit être jugé devant un tribunal fédéral de New York avec quatre autres suspects accusés d’avoir participé aux attaques sur New York et Washington, en vertu d’une décision annoncée en novembre par le gouvernement américain. L’administration Obama, confrontée à de fortes pressions politiques, pourrait cependant revenir sur cette décision et décider de traduire les cinq hommes devant un tribunal militaire, dit-on de sources autorisées américaines. "Ce message concerne nos prisonniers que vous détenez", déclare Ben Laden dans l’enregistrement, se plaignant de voir le président Barack Obama "suivre les pas de son prédécesseur" George W. Bush dans de nombreux domaines. "La Maison blanche a exprimé le souhait de l’exécuter. Quand l’Amérique prendra cette décision, elle prendra la décision d’exécuter quiconque d’entre vous est notre prisonnier", ajoute le chef d’Al Qaïda. La Maison blanche n’a pas souhaité faire de commentaires dans l’immédiat. Un responsable américain du contre-terrorisme a pour sa part jugé la menace absurde. "C’est un sommet d’absurdité pour quiconque associé à Al Qaïda, ne serait-ce que de suggérer que désormais, après tout ce temps, ils vont commencer à maltraiter les prisonniers", a dit ce responsable sous le sceau de l’anonymat. "Ils ont dû oublier Daniel Pearl et tous les autres qu’ils ont assassinés, mais pas nous", a-t-il ajouté, en référence au journaliste décapité en 2002 par ses ravisseurs au Pakistan. RISQUE D’ENLEVEMENTS La menace d’Oussama ben Laden pourrait néanmoins signifier un risque accru d’enlèvements de citoyens américains durant les procès aux Etats-Unis, estime dans une note l’IntelCenter, organisation qui surveille et analyse la propagande djihadiste. "La menace d’enlèvements augmentera encore avec le début des procès. Les tentatives d’enlever des Américains ne se limiteront pas au premier cercle d’Al Qaïda", dit cette note. L’IntelCenter juge que les branches régionales du groupe, telles qu’Al Qaïda dans la péninsule arabique ou Al Qaïda au Maghreb islamique, pourraient suivre l’appel de Ben Laden. Khalid Cheikh Mohamed a revendiqué la responsabilité de l’organisation des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et d’attaques en Indonésie, au Kenya et dans d’autres pays. Il sera passible de la peine de mort s’il est reconnu coupable de meurtre, conspiration, terrorisme et d’autres charges retenues à son encontre. "Il est juste de traiter chacun de la même manière. La guerre est du donnant-donnant", déclare Ben Laden. "Les politiciens de la Maison blanche nous oppressaient et le font encore, notamment en apportant leur soutien aux Israéliens et en occupant notre terre en Palestine. Ils pensaient que l’Amérique, par-delà les océans, était à l’abri de la colère des opprimés jusqu’à la forte réaction dans votre maison le 11 (septembre 2001)", poursuit-il. A son arrivée à la Maison blanche, Barack Obama a annoncé la fermeture de Guantanamo dans un délai d’un an mais les obstacles politiques et diplomatiques ont entraîné du retard. Son administration envisage de traduire en justice une trentaine de détenus de Guantanamo mais n’a pas encore annoncé les modalités des procès. (Reuters)
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