Le ministre malien des Affaires Etrangères, Moctar Ouane est arrivé le 14 mars à Nouakchott, porteur d’un message du président malien, Amadou Toumani Touré, à son homologue, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais notre ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Naha Mint Mouknass était ce jour là à Alger où elle a été reçue.
Donc M Moctar Ouane n’a pas rencontré son homologue mauritanien. Selon le correspondant d’Al Jazeera en Mauritanie la visite du chef de la diplomatie malienne chez nous a été un échec dans la mesure où elle n’a pas été médiatisée et n’a pas non plus été sanctionnée par un communiqué conjoint. La crise mauritano-malienne continue à faire couler beaucoup d’encre ici et au au niveau de la presse malienne. Ci-dessus, quelques articles de la presse malienne.
CEN-SAD : Khadafi réglera-t-il le différend entre le Mali et la Mauritanie Le guide libyen a été sollicité pour régler le différend diplomatique entre notre pays et la Mauritanie. En effet, vendredi dernier, dans leurs recommandations, les participants à la 2ème mandature du Conseil économique, social et culturel (Cesc) de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), qui clôturaient leurs travaux, à l’Hôtel Laïco l’Amitié, ont invité le mali et la Mauritanie à garder leurs relations de bon voisinage. Cette résolution fait suite à l’appel lancé au Mali et à la Mauritanie par le président du Cesc de la Cen-Sad, Moussa Balla Coulibaly ’’ pour qu’ils dépassent les conjonctures actuelles parce que c’est deux pays frères que tout lie, l’histoire, la géographie... Monsieur le secrétaire général de la Cen-Sad, avait dit Moussa Balla Coulibaly, je crois que nous ne pouvons avoir meilleur porteur de ce message que vous-même. Compte tenu de votre connaissance profonde de ces deux pays frères et de l’intérêt que vous portez à tous les membres de la Cen-Sad, je suis certain aussi qu’avec l’appui du frère guide de la Jamahiria, notre appel sera entendu. ’’ A cet effet, le secrétaire général de la Cen-Sad, Mohamed Al-Madani Al-Azhari, avait indiqué qu’il avait fait sien l’appel lancé par Moussa Balla Coulibaly concernant les rapports entre notre pays et la Mauritanie. ’’ C’est à nous, avait-il dit, de veiller au respect des textes en vigueur, la charte de la sécurité et les textes de notre communauté. Il faut éviter tout problème surtout entre nos Etats. ’’ Il avait précisé qu’il ne manquera pas de transmettre les sollicitations au Guide libyen Mouammar El Khadafi. De ce fait, les participants ont tenu compte de ces appels pour les mentionner dans leurs recommandations. Le secrétaire général de la Cen-Sad a, pour sa part, lancé un appel aux deux pays pour ’’qu’ils gardent leur sérénité. ’’ Il a ajouté que l’espace sahélo saharien doit être un espace de solidarité des Etats pour leur sécurité. Le combat, a dit Mohamed Al-Madani Al-Azhari : ’’ c’est comment aider nos masses et faire de cet espace, un véritable espace de solidarité, d’intégration, de fraternité, où nous vaincrons tous les obstacles.’’ Au demeurant, les recommandations de cette 2ème mandature du Conseil économique, social et culturel de la Communauté des Etats sahélo sahariens, qui portait sur le thème du développement rural et intégration, ont fait état du développement de l’agriculture, de la réduction de l’insécurité alimentaire, de la résolution des problèmes d’eau et de l’investissement dans les infrastructures et l’équipement des agriculteurs, dans l’espace communautaire. Baba Dembélé Le Républicain, 15/03/2010
Moctar Ouane convoqué (...) à Alger Après avoir sabordé l’initiative d’ATT d’une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la bande sahélo-saharienne, l’Algérie organise sa propre conférence sur le terrorisme : Moctar Ouane convoqué demain à Alger Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Moctar Ouane, participera t-il à la conférence ministérielle sur le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne qui s’ouvre demain mardi 16 mars à Alger ? C’est la question que l’on est en droit de se poser après tout le travail de sape mené par le gouvernement algérien pour empêcher la tenue à Bamako de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement initiée par le président Amadou Toumani Touré. Depuis 2008, ce projet peine à se concrétiser à cause du refus catégorique d’Alger d’y voir siéger le Royaume du Maroc (à cause du contentieux opposant les deux pays autour de la fantomatique "RASD") la CEDEAO (principalement le géant nigerian, bête noire de la diplomatie algérienne) la Libye et le Soudan, pays auxquels l’Algérie ne peut imposer ses diktats. C’est pourquoi elle voudrait une conférence quadripartite avec ses voisins du sud : la Mauritanie, le Mali et le Niger, des Etats fragiles à qui elle peut faire signer n’importe quelle résolution, pourvu qu’elle préserve prioritairement ses propres intérêts. Car, jusque-là , l’Algérie a démontré à suffisance qu’elle n’a cure des intérêts de ses voisins du sud en matière de sécurité. S’agissant du Mali principalement, elle a toujours refusé non seulement de l’appuyer dans ses efforts pour combattre le banditisme armé dans la région de Kidal, mais pire, elle a constamment encouragé, soutenu le fléau quand elle ne le suscitait pas dans un dessein purement hégémonique. C’est ainsi qu’elle se dérobera, sous le fallacieux prétexte de la sauvegarde de sa "souverainété nationale" à son engagement de constituer, avec l’armée malienne, des patrouilles mixtes pour traquer les bandits armés et les trafiquants de tous poils dans l’espace frontalier entre nos deux pays. C’est ainsi également qu’elle s’abstiendra d’exercer le droit de poursuite que le Mali lui a concédé lorsque des terroristes ou d’autres groupes criminels - les preneurs d’otages et les trafiquants de drogues par exemple - commettent des actes repréhensibles sur son territoire. La mauvaise foi algérienne a atteint l’absurde lorsque, profitant de la libération de quatre terroristes d’AQMI par la justice malienne, le 18 février, laquelle a permis de sauver la vie puis de libérer l’otage français Pierre Camatte, le 22 février 2010, Alger a rappelé son ambassadeur à Bamako, tout en orchestrant une campagne musclée pour mettre le Mali au ban de la communauté internationale pour collusion avec le terrorisme et les réseaux criminels, notamment les trafiquants de drogue. Dans ce contexte marqué par le sabordage de la conférence d’ATT et le refroidissement des relations diplomatiques, on ne voit pas ce que Moctar Ouane, qui a reçu une invitation - convocation serait plus juste - du Ministère algérien des Affaires étrangères, peut-il bien aller chercher dans ce pays. Une nouvelle humiliation après toutes les couleuvres que nos vrais faux amis algériens nous ont fait avaler ? Saouti Labass HAIDARA L’Indépendant, 15/03/2010
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