Ultimatum pour Camatte, exigences pour Cicala et silence sur les Catalans   
06/02/2010

"Tous les pays, y compris l’Espagne, nous ont dit qu’il ne fallait absolument pas opter pour une solution militaire", a dĂ©clarĂ© le PrĂ©sident malien le 4 fĂ©vrier Ă  «El Pais Â» excluant toute opĂ©ration militaire pour libĂ©rer les otages occidentaux dĂ©tenus par Al-QaĂŻda au Maghreb islamique (Aqmi)



La dĂ©claration du chef d’Etat malien ne laisse qu’une seule perspective : accĂ©der aux exigences des ravisseurs.

Aqmi vient de donner une "nouvelle chance" à Bamako jusqu’au 20 février pour libérer quatre de ses membres détenus dans des prisons maliennes, faute de quoi elle menace d’exécuter son otage français Pierre Camatte.

Un précédent ultimatum avait expiré le 30 janvier sans être renouvelé à cette date, laissant penser qu’il y a eu une évolution dans le dossier, notamment, avec la visite éclair de Bernard Kouchner à Bamako.

Dans un message diffusé samedi 6 février sur l’un des sites utilisés par Aqmi, celle-ci, annonce avoir fixé un ultimatum au 20 février et rappelle que si son exigence - à savoir la libération de ses quatre membres détenus au Mali - n’est pas satisfaite d’ici là, Bamako et Paris porteront la responsabilité de la mort de l’otage.

"Une fois que ce délai supplémentaire précieux sera écoulé, nous aurons fait tout ce que nous pouvons. La France et le Mali devront assumer leur pleine responsabilité concernant la vie de celui qui a été enlevé si nos demandes ne sont pas remplies", précise le communiqué d’Aqmi.
L’organisation qui détient Sergio Cicala, un Italien enlevé avec sa femme le 19 décembre en Mauritanie a fait part pour la première fois de ses exigences pour sa libération.

"Nous avons demandĂ© la libĂ©ration de prisonniers, dont les noms ont Ă©tĂ© donnĂ©s au nĂ©gociateur italien, en Ă©change de la libĂ©ration de Sergio Cicala" souligne le communiquĂ© qui ne prĂ©cise pas oĂą sont dĂ©tenus les prisonniers dont elle exige la libĂ©ration au gouvernement italien auquel elle a accordĂ© un dĂ©lai qui expire au 1er mars 2010.
Il n’est toutefois pas fait mention de la femme, italienne et d’origine burkinabĂ© , de ce dernier, Philomène KaborĂ©, enlevĂ©e avec lui et dont la libĂ©ration serait envisagĂ©e sans contrepartie, estiment les experts.
Dans son communiquĂ© du 6 fĂ©vrier, Aqmi ne parle Ă  aucun moment des trois humanitaires catalans dĂ©tenus dans le dĂ©sert malien et pour la libĂ©ration desquels l’organisation avait exigĂ© une forte rançon et la libĂ©ration de ses membres dĂ©tenus en Mauritanie.

Aqmi n’a pas également évoqué sa position par rapport au «dialogue spirituel» lancé début janvier par les autorités mauritaniennes avec les détenus salafistes mauritaniens dont l’écrasante majorité a exprimé sa repentance et son rejet de la violence et de l’extrémisme.

Le silence d’Aqmi vis-à-vis du «dialogue spirituel» avec ses sympathisants détenus en Mauritanie traduit trés probablement son désarroi par rapport à cette redoutable approche idéologique et politique.

 


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