"Tous les pays, y compris l’Espagne, nous ont dit qu’il ne fallait absolument pas opter pour une solution militaire", a déclaré le Président malien le 4 février à «El Pais » excluant toute opération militaire pour libérer les otages occidentaux détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)
La déclaration du chef d’Etat malien ne laisse qu’une seule perspective : accéder aux exigences des ravisseurs.
Aqmi vient de donner une "nouvelle chance" à Bamako jusqu’au 20 février pour libérer quatre de ses membres détenus dans des prisons maliennes, faute de quoi elle menace d’exécuter son otage français Pierre Camatte.
Un précédent ultimatum avait expiré le 30 janvier sans être renouvelé à cette date, laissant penser qu’il y a eu une évolution dans le dossier, notamment, avec la visite éclair de Bernard Kouchner à Bamako.
Dans un message diffusé samedi 6 février sur l’un des sites utilisés par Aqmi, celle-ci, annonce avoir fixé un ultimatum au 20 février et rappelle que si son exigence - à savoir la libération de ses quatre membres détenus au Mali - n’est pas satisfaite d’ici là , Bamako et Paris porteront la responsabilité de la mort de l’otage.
"Une fois que ce délai supplémentaire précieux sera écoulé, nous aurons fait tout ce que nous pouvons. La France et le Mali devront assumer leur pleine responsabilité concernant la vie de celui qui a été enlevé si nos demandes ne sont pas remplies", précise le communiqué d’Aqmi. L’organisation qui détient Sergio Cicala, un Italien enlevé avec sa femme le 19 décembre en Mauritanie a fait part pour la première fois de ses exigences pour sa libération.
"Nous avons demandé la libération de prisonniers, dont les noms ont été donnés au négociateur italien, en échange de la libération de Sergio Cicala" souligne le communiqué qui ne précise pas où sont détenus les prisonniers dont elle exige la libération au gouvernement italien auquel elle a accordé un délai qui expire au 1er mars 2010. Il n’est toutefois pas fait mention de la femme, italienne et d’origine burkinabé , de ce dernier, Philomène Kaboré, enlevée avec lui et dont la libération serait envisagée sans contrepartie, estiment les experts. Dans son communiqué du 6 février, Aqmi ne parle à aucun moment des trois humanitaires catalans détenus dans le désert malien et pour la libération desquels l’organisation avait exigé une forte rançon et la libération de ses membres détenus en Mauritanie.
Aqmi n’a pas également évoqué sa position par rapport au «dialogue spirituel» lancé début janvier par les autorités mauritaniennes avec les détenus salafistes mauritaniens dont l’écrasante majorité a exprimé sa repentance et son rejet de la violence et de l’extrémisme.
Le silence d’Aqmi vis-à -vis du «dialogue spirituel» avec ses sympathisants détenus en Mauritanie traduit trés probablement son désarroi par rapport à cette redoutable approche idéologique et politique.
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