La cour criminelle de Nouakchott juge depuis le 31 janvier 32 personnes accusées d’avoir été membres d’un réseau de trafic international de cocaïne démantelé en 2007, dont un représentant mauritanien d’Interpol et un ressortissant français. Sur ces 32 personnes, huit seulement sont présentes dans le box des accusés
Les autres, en liberté provisoire ou sous le coup d’un mandat d’arrêt international, ne se sont pas présentées au procès. Chacun des accusés a nié avoir participé à un quelconque trafic de drogue. Selon l’accusation, le réseau aurait programmé l’aménagement, dans le désert du nord de la Mauritanie, d’une piste d’atterrissage destinée à recevoir de petits appareils transportant de la drogue. Certains membres du groupe sont accusés d’avoir revendu, à Nouakchott, 200 kg de cocaïne qui devait être expédiée à des clients en Europe par voie maritime. Un représentant de l’organisation de coopération policière internationale Interpol, le commissaire de police Sid’Ahmed Ould Taya, ainsi qu’un homme d’affaires mauritanien, Mini Ould Soudani, avaient bénéficié d’un non-lieu en juillet 2008, pour "insuffisance de preuves", prononcé par la chambre d’accusation de la cour d’appel de Nouakchott. Mais, suite à un pourvoi du parquet, la Cour suprême avait cassé cette décision et renvoyé les deux hommes devant la cour criminelle pour qu’ils soient jugés avec les autres accusés. Un Français de 27 ans, Eric Mika Walter, extradé du Sénégal vers la Mauritanie à la mi-2009, figure au nombre des accusés. Devant la cour, il plaide non coupable, niant tout rapport avec les Mauritaniens écroués en 2007. Les accusés sont poursuivis pour "blanchiment d’argent, regroupement et connivence pour trafic de drogue, trafic de drogue, et transport de drogue". Le procès devrait durer plusieurs semaines, selon les avocats de la défense.
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