La première journée du dialogue entamé par le pouvoir mauritanien avec les prisonniers de la mouvance salafiste jihadiste mauritanienne a débuté lundi d 18 janvier dans l’enceinte de la prison civile de Nouakchott. La cérémonie a été ouverte par un mot du ministre des affaires islamiques qui était entouré de plusieurs dignitaires religieux: ...
...«Cette rencontre vise à tracer les meilleures voies pouvant conduire à la paix sociale dans ce pays connu pour la tolérance, pour l’ouverture et pour le pardon» a expliqué le ministre des affaires islamiques. Les prisonniers salafistes semblaient, eux, partagés en deux tendances. Une première tendance majoritaire menée par Abdelahi Ould Sidiya -mais comprenant néanmoins des éléments qui ont commis des actes de violences- s’est déclarée favorable au dialogue et au repentir dans un souci de « préserver la sécurité et la stabilité de la Mauritanie ». Une deuxième tendance animée par Khadim Ould Semane développait devant les journalistes une autre approche. Ould Semane a appelé à un «vrai dialogue» . «Il faut que la presse soit présente pour rapporter tout ce qui va être dit. Il ne faut pas que l’on nous présente après comme des gens qui ont refusé le dialogue, alors que nous voulons un vrai dialogue» a-t-il dit Et d’ajouter : «Nous n’avons pas de problèmes avec les peuples, notre ennemi, c’est les gouvernements. Les peuples sont musulmans, mais leurs gouvernements sont mécréants d’où la nécessité d’utiliser l’épée pour les rayer de la carte» . «Les éléments de cette deuxième tendance dite radicale, étaient plus sûrs d’eux» constate un journaliste. «Ils savent qu’Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) a demandé leur libération, contre celle des otages espagnols, ils ne comptent pas en réalité sur le dialogue pour sortir de prison, ils comptent sur Aqmi» a-t-il précisé. 70 détenus salafistes sont incarcérés en Mauritanie -dont certains depuis 2006- pour leurs relations directes ou indirectes avec le Gspc d’abord, et Aqmi ensuite. Une dizaine parmi eux ont du sang mauritanien ou étranger sur les mains. La mouvance salafiste jihadiste a déclaré la guerre à la Mauritanie en juin 2005. Après la politique du tout sécuritaire durant quelques années, les pouvoirs politiques qui se sont succédés en Mauritanie depuis 2007 ont finalement opté pour l’ouverture et le dialogue parallèlement au traitement sécuritaire.
L’approche a permis d’atténuer le problème dans plusieurs pays, en proie à la violence liée à la mouvance salafiste qui est devenue au fil des années, une opposition armée et non constitutionnelle aux différents regimes qui ont dirigé la Mauritanie.
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