Terrorisme : Les religieux prônent le dialogue pour «amener les extrémistes à se repentir»   
09/01/2010

La cérémonie de clôture du colloque sur "l’Islam et la problématique de la modération et de l’extrémisme", organisé sous le haut patronage du Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz a eu lieu la soirée du 8 janvier au palais des congrès de Nouakchott.



Le colloque a été marqué par des communications de nos religieux qui ont proposé pour faire face au Terrorisme de «trouver la juste voie, partant d’une vision islamique basée sur le Coran et la Sunna du Prophète (Psl), dans une société optant pour la modération comme voie et comportement Â» selon l’agence mauritanienne d’information (AMI).
Le colloque a été sanctionné par un rapport final qui énumère les axes  traités par les participants et «démontrent  la tolérance de la religion musulmane et son rejet de l’extrémisme et du terrorisme».
Les participants ont formulé des "recommandations" appelant, entre autres, à adopter une stratégie étudiée pour la propagation de la pensée de la modération et «à ouvrir la porte du dialogue avec ceux qui ont des idées extrémistes en vue de les amener à se repentir».

En clair, les religieux appellent donc au dialogue avec les «salafistes jihadistes Â» mauritaniens dont certains ont été leurs disciples, doit-on, le rappeler.
En recommandant le dialogue, les participants auront ainsi rejoint l’approche formulée par l’Erudit Cheikh Mohamed El Hacen Ould Deddew président du «Centre de Formation des Oulémas». Une approche aux antipodes aussi bien avec (l’ancienne ) que la nouvelle loi anti-terroriste.

Le Cheikh Deddew avait appelé dans une interview publiée le 5 novembre dernier par le quotidien arabophone «Essirage», à ouvrir un «dialogue sérieux» avec les détenus dans les affaires de Terrorisme.
«Le dialogue est la seule voie pour circonscrire l’extrémisme et empêcher la jeunesse d’adhérer à ses courants», avait estimé Cheikh Deddew, l’un des érudits les plus respectés de Mauritanie, qui avait été accusé d’être le «guide spirituel des islamistes» et arrêté Ã  plusieurs reprises, avant le coup d’Etat du 3 août 2005. 
Dans l’interview accordée à notre confrère « Essirage», l’Erudit établit une intéressante catégorisation des détenus mauritaniens accusés de Terrorisme.
Selon lui, il y a parmi eux une première catégorie qui comporte les auteurs d’actes de violences, lesquels, doivent Ãªtre jugés de manière «rapide» et « juste» conformément à la chariaa islamique.
La deuxième catégorie est formée des détenus n’ayant pas commis de violences contre l’Etat ou le peuple, qui ne sont donc pas passés à l’action, mais qui sont porteurs de l’idéologie du «Takfir» (contestation de l’islamité de la société et de l’Etat), qui s’élèvent contre l’autorité de l’Etat et sont partisans de l’usage de la violence.
Avec cette catégorie-là, il faut dialoguer pour les «ramener à la raison», avait proposé Cheikh Deddew.
Enfin, pour une troisième catégorie, celle des détenus pour sympathie ou soutien aux salafistes mais qui n’ont pas commis de violences et ne sont pas porteurs d’idéologie, Cheikh Deddew estime que la prolongation de la détention peut accentuer leur mécontentement. Donc, il faut les liberer!

 

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