AQMI fait connaître ses exigences aux négociateurs : Comment se passent des négociations du genre ?    
31/12/2009

L’information a été pobabalement obtenue auprès des sources proches des négociateurs. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) -qui avait promis le 8 décembre de faire connaître ses exigences aux gouvernements dont sont issus les otages- réclame pour la libération des otages espagnols 7 millions de dollars et la libération...



...de plusieurs de ses membres détenus en Mauritanie rapporte jeudi 31 décembre le quotidien espagnol «El Mundo».
Selon «El Mundo», le gouvernement espagnol est informé des exigences des ravisseurs et le président du Mali, Amadou Toumani Touré, joue "un rôle fondamental dans les négociations".

Le président malien aurait ainsi dépêché au nord du Mali, où seraient retenus les otages dans une région désertique frontalière avec l’Algérie, son consul en Arabie Saoudite, Iyad Ag Gali, un ancien rebelle touareg.

 

Comment s’étaient déroulées des négociations du genre ? 
L’exemple avec les anciens otages canadiens, suisses et allemands

 

Dans une interview publiée le 12 octobre 2009 le négociateur malien ayant permis la libération des deux diplomates canadiens relâchés en avril 2009, après plus de quatre mois dans les geôles sahariennes d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), accuse le Canada de ne pas avoir honoré ses promesses de rétribution. Homme d’affaire fortuné et maire de la commune de Tarkint, située dans la région de Gao, dans l’est du Mali. Baba Ould Sheik est présenté par le Globe and Mail comme "l’homme de l’ombre" ayant rendu possible la remise en liberté de Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger, et de son collègue Louis Guay, tous deux enlevés en décembre 2008, à l’ouest de Niamey.
Les agents du gouvernement canadien impliqués dans ces longues tractations "m’ont promis beaucoup de choses, mais à ce jour, je n’ai pas eu un morceau de papier du Canada pour me remercier", a-t-il déclaré au quotidien de référence, soulignant avoir transmis à MM. Guay et Fowler du matériel d’urgence remis par les représentants d’Ottawa, notamment des médicaments et des vêtements.
Depuis qu’il a permis la libération de 14 otages européens, en 2003, M. Ould Sheik est devenu incontournable pour ce genre d’affaires dans le désert malien, si bien que le président malien Amadou Toumani Touré lui a demandé à trois reprises d’accepter de prendre la tête des négociations, raconte le journal de Toronto. Acceptant finalement en janvier, M. Ould Sheik forme une délégation de huit dignitaires de la région de Gao, en proie aux trafics et à l’insurrection des Touaregs.

       Des Mauritaniens libérés contre les Canadiens
"Les Canadiens m’avaient dit que puisque j’ai employé beaucoup de personnes dans les négociations, et beaucoup de véhicules, ils feraient un geste pour tout le monde. Mais ce n’est jamais arrivé et cela a causé un conflit entre nous", a-t-il indiqué. Les autres négociateurs "croient que j’ai reçu quelque chose et que je ne leur ai rien donné".

Rencontrer la cellule d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui détenait les diplomates fut harassant. Il fallait parfois rouler des journées entières à travers le désert, parfois jusqu’à la frontière algérienne, à quelque 700 km au nord de Gao, pour rejoindre un endroit où, au bout de trois ou quatre jours, quelqu’un venait porter un numéro de téléphone à composer afin de savoir où et quand une rencontre aurait lieu.
Et une fois le contact établi, les négociations avec les ravisseurs n’étaient pas simples. "Parfois il fallait que je leur explique que ce qu’ils demandaient n’était pas possible. Parfois j’ai dû les implorer d’accepter ce que nous offrions", a-t-il poursuivi.
S’entretenant régulièrement avec le chef des preneurs d’otages, l’Algérien Moctar Ben Moctar, l’un des dirigeants d’Al-Qaïda au Maghreb, Baba Ould Sheik souligne qu’au début, les ravisseurs voulaient beaucoup d’argent. Ce n’est que plus tard qu’ils ont été "obsédés" par la libération de plusieurs membres d’Al-Qaïda emprisonnés au Mali.
Les soupçons d’échanges de prisonniers ont été ravivés  avec la publication, par le Globe and Mail, d’un article affirmant que les deux diplomates canadiens avaient été libérés grâce à la remise en liberté de quatre membres d’Al-Qaïda, dont un fabricant de bombe, ainsi que du versement d’une importante somme d’argent. L’un d’eux est mort dans un accident de voiture lors du transfert et les trois autres hommes libérés sont mauritaniens, affirmait dans cet article Baba Ould Sheik.
Le Canada, qui a démenti un tel accord, se serait attiré les foudres de l’Algérie et du Royaume-Uni, Londres accusant Ottawa d’avoir "trahi les conventions internationales", selon le Globe and Mail. (Afp)

 

L’Allemagne et la Suisse ont payé la rançon pour les diplomates canadiens enlevés (journal malien)

 

Il a fallu une rançon de 8 millions de dollars US pour obtenir la libération de Robert Fowler et Louis Guay, de source proche de la sécurité algérienne, rapporte «Macleans», un magazine hebdomadaire canadien dans un article publié le 29 avril 2009.

Selon ce magazine canadien l’Allemagne et la Suisse ont payé à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), une rançon d’environ 8 millions de dollar US, pour la libération de quatre otages dont les diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay.

Le magazine a cité un haut responsable de la sécurité algérienne qui a parlé à J. Peter Pham, un spécialiste de l’Afrique à l’Université "James Madison".

Dans une interview accordée à Maclean’s, Pham laisse entendre que ce responsable algérien a reconnu que cette rançon était officiellement pour les deux otages européens seulement, un Suisse et un Allemand.

Mais la somme payée était le double de ce qui aurait été nécessaire pour les libérer. Le supplément payé servait à couvrir la liberation de Fowler and Guay, ce qui a permis au Canada de nier le paiement de la rançon. 
Le responsable de la sécurité algérienne a également confirmé qu’un membre de la famille du Guide libyen, Mouammar Gaddafi, - son fils Saife al-Islam, indique un autre reporter, aurait joué un rôle clé dans les négociations pour la libération des otages. 
Les relations entre la Suisse et la Libye se sont tendues depuis la détention par la police suisse d’Hannibal Gadaffi, un autre fils de Mouammar, et son épouse, pour avoir battu deux de leur personnel à un hôtel de Genève, l’été dernier.

La source algérienne estime que la Suisse devient maintenant redevable à Kadhafi qui chercherait certainement à tirer son épingle du jeu les jours à venir. 
Avant la libération des otages, l’Universitaire Pham était en contact avec des membres du gouvernement et des haut placés des services de sécurité du Mali et du Niger qui lui ont déclaré que les négociations piétinaient parce que le Canada et les Nations Unies refusaient de payer la rançon à AQIM.

Les ravisseurs voulaient que le gouvernement du Niger et du Mali libèrent les Salafistes en leur détention, quand ceux-ci étaient réticents à le faire. Le Mali et le Niger ont-ils eu leur part de compensation politique et financière, en échange de la libération des prisonniers d’AQMI ? Pham n’en a certainement pas la preuve, mais il soupçonne un gros deal. 
Kory Teneycke, le chargé de presse du Premier ministre Stephen Harper a déclaré au magazine Maclean’s que le Canada n’a fait aucune concession aux gouvernements du Mali ou du Niger pour les persuader d’échanger les prisonniers avec Al-Qaeda.
" Le gouvernement du Canada n’a donné aucun sou et n’a rien concédé pour obtenir la libération de ces deux otages," a-t-il déclaré.
Des sources ont indiqué que quatre Salafistes qui étaient détenus au Mali ont été libérés comme faisant partie d’un "deal" pour échanger les otages canadiens et européens. Al-Qaeda a produit une déclaration similaire.
Il est probable que le Mali ait accepté de libérer les prisonniers sans une compensation, ou la menace de perdre quelque chose s’il refusait.
Le Canada a récemment focalisé son aide étrangère sur seulement 20 pays, le Mali en est un. Et le président ATT n’a pas manqué de l’exprimer avec force le 23 avril à Koulouba.

   Des combattants "Mujahedeen" libérés en échange des diplomates
Parmi les quatre combattants "mujahedeen" de la branche Al Qaïda du Maghreb échangés contre deux diplomates canadiens et deux européennes, figurait un présumé terroriste algérien ayant combattu en Afghanistan, selon Canwest News, une source canadienne.
Deux des trois autres présumés terroristes étaient des Mauritaniens. Le dernier serait un Jordanien ou Syrien, selon des sources maghrébines proches du dossier, rapporte Canwest News.
Les diplomates, l’ancien Ambassadeur du Canada à l’ONU, Robert Fowler et le représentant au département des Affaires étrangères, Louis Guay sont arrivés au Canada le mardi après plusieurs jours de contrôles médicaux.
Détenus par Al Qaïda au maghreb islamique (AQMI), ils avaient été libérés au Mali le 22 avril, après quatre mois de captivité.
Le membre algérien d’Al Qaïda qui a été libéré, Oussama Aboulmerdassi, a autrefois combattu avec les Etats-Unis, soutenu la résistance mujahedeen à la présence soviétique en Afghanistan, jusqu’en 1992, selon un observateur des questions se rapportant à AQMI et ayant des liens étroits avec personnes impliquées dans les efforts pour la libération des otages canadiens.
Cette information est soutenue par un rapport publié mardi dans « Ennahar », un journal quotidien édité dans la capitale algérienne, un organe qui se considère comme étant indépendant du gouvernement.
Des sources régionales de sécurité ont fourni les nationalités des trois autres, selon le spécialiste des questions d’Al Qaïda, pendant que le journal algérien « Ennahar » souligne que tous les quatre étaient emprisonnés au Mali depuis février 2008.
Au cœur des négociations pour la libération des otages, il y avait Saif al-Islam Muammar al-Gaddafi, le fils du Guide libyen, Muammar Gaddafi, et une relation de Président du Burkina Faso, Blaise Compaore. Il s’agit d’un homme d’affaires mauritanien, Abdallah Chaffei, rapporte le journal.
Raison pour laquelle le Premier Ministre Stephen Harper a spécialement remercié le Mali et le Burkina Faso au cours de la conférence de presse mercredi dernier quand il annonçait la libération des Canadiens.
B. Daou
LE REPUBLICAIN du 04 mai 2009 (Mali)

 


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