Deux maliens soupçonnés de relation avec l’enlèvement le 18 décembre en Mauritanie, de deux ressortissants italiens, ont été arrêtés par les forces de sécurité mauritaniennes le 21 décembre à «Treidatt», une localité située non loin de Kobenni (plus de 900 Kms à l’est de Nouakchott) . Les deux suspects dont un certain «Abderrahmane immidou»...
...ont été transférés le 22 décembre à Nouakchott et auraient reconnu avoir participé à la «préparation» du rapt des italiens, a indiqué une «source sécuritaire» mauritanienne anonyme, citée par des agences de presse.
L’arrestation de suspects -qui n’avait pas eu lieu après l’enlèvement des espagnols- peut être perçue comme le premier fruit du renforcement des mesures de sécurité autour des grands axes routiers, renforcement décidé par les autorités au lendemain du rapt des ressortissants italiens.
L’importance des suspects au delà de leurs aveux, apparaîtra dans le communiqué de revendication de l’enlèvement des italiens et les exigences qui l’accompagneront.
Si Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) exige leur libération, on comprendra qu’il s’agisse de gros poissons, mais si au contraire, elle n’en fera pas cas, on pourra penser autre chose. Aucune source crédible n’a confirmé à ce stade la participation des suspects à la préparation ou au rapt des italiens. Une certaine prudence reste donc observée de peur que l’affaire des deux suspects ne soit similaire à celle du groupe arrêté le 24 septembre 2009 à Lemgheity et présenté par les autorités comme étant un groupe d’AQMI alors que ce n’était pas le cas, ce qui a finalement obligé nos autorités à le libérer après une galère de 17 jours. Des observateurs s’interrogent aussi sur les raisons expliquant la présence en territoire mauritanien de ces suspects dans l’enlèvement des italiens, 3 jours, après leur participation présumée à la préparation du rapt. Plusieurs explications ont été avancées pour cela.
D’abord, que les deux maliens de type «arabo-berbere» peuvent se sentir chez eux dans la zone où ils furent arrêtés, laquelle, constitue un terrain de contact permanent entre les populations maliennes et mauritaniennes.
Ensuite, ils peuvent n’être que de pauvres bougres «à la tête de turc» ayant eu la malchance d’avoir été à un mauvais endroit, au mauvais moment.
Ils peuvent aussi être des prestataires qui travaillent ponctuellement pour l’AQMI avec laquelle ils n’ont pas de lien organique, ou au contraire, être des membres d’une cellule d’appui et de soutien logistique, dont le rôle est justement de rester en permanence sur le théâtre des opérations pour garantir le renseignement et l’approvisionnement à AQMI. Mais ce sont en définitive, l’enquête ou les déclarations des sources sécuritaires non anonymes, qui pourront confirmer ou infirmer ces hypothèses.
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