Un Français kidnappé au Mali    
26/11/2009

Des hommes armés ont enlevé un ressortissant français mercredi (25 novembre, ndlr) dans l’est du Mali, a-t-on appris jeudi de source gouvernementale. L’enlèvement a été confirmé à Paris par le ministère français des Affaires étrangères. "L’homme qui a été enlevé alors qu’il visitait la localité de Tinderman est un expatrié du nom de Pierre Kamat"...



a-t-on précisé de source gouvernementale malienne, en citant des informations en provenance des autorités de la ville de Menaka.

L’ambassade de France au Mali avait mis en garde la semaine dernière les ressortissants français contre les risques d’enlèvement lors de déplacements dans ces régions désertiques où opèrent notamment des contrebandiers et des membres d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Les organisations humanitaires présentes dans la région ont également été invitées à renforcer leurs mesures de sécurité.

L’an dernier, un groupe de touristes européens avait été capturé par des rebelles islamistes à la frontière du Mali et du Niger.

Trois des otages avaient ensuite été libérés mais un quatrième, un Britannique, avait été tué par ses ravisseurs. En juin dernier, les forces de sécurité maliennes avaient affronté un groupe de militants présumés d’Al Qaïda dans la région de Tessalit, dans le nord du pays.

L’accrochage avait fait plusieurs morts dans les deux camps. Les vastes territoires sahariens du nord du Mali, du Niger et de la Mauritanie servent de plus en plus ces dernières années de base de repli et de terrain d’entraînement à des groupes d’activistes islamistes venus d’Algérie.

Paris rappelle "qu’en raison de l’aggravation du risque d’enlèvements et de la menace terroriste dans certaines régions du Sahel, il est plus que jamais recommandé aux Français résidant et de passage de respecter strictement les consignes de prudence et de vigilance".
Le Français a été kidnappé dans  une région instable parcourue par des combattants islamistes, des rebelles touareg et trafiquants divers.

Plusieurs Occidentaux -mais jamais des Français- avaient été kidnappés ces derniers mois dans le Sahel avant d’être acheminés dans le nord du Mali, puis libérés après paiements probables de rançons à l’exception d’un touriste britannique exécuté par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Pierre Kamatte, 61 ans, " a été enlevé à Ménaka dans son logement, un hôtel dont il était entre autres activités directeur technique.

Nous faisons tout pour qu’il recouvre rapidement la liberté", a indiqué à l’AFP une source gouvernementale malienne sous couvert de l’anonymat.

Cet enlèvement " par des hommes armés" a été confirmé jeudi par le ministère français des Affaires étrangères".

La ville de Ménaka est située à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako et à une centaine de kilomètres de la frontière du Niger, dans une zone "formellement déconseillée" par le ministère français des Affaires étrangères pour des raisons de sécurité.

"Il a été enlevé par trois hommes armés qui avaient des turbans", a précisé un conseiller municipal de la ville. Selon les premières informations recueillies par l’AFP, le rapt avait été organisé à l’avance. Les ravisseurs ont attendu minuit, heure à laquelle l’électricité est traditionnellement coupée pour raison d’économie dans cette ville sahélienne.

"Les gens qui l’ont enlevé étaient dans une toyota pick-up. Ils étaient trois ou quatre, enturbannés et armés", a affirmé un enseignant de la localité.

"M. Kamatte aurait crié au secours mais entre les mains de ses ravisseurs, il était déjà trop loin", a-t-il ajouté.

L’enlèvement a eu lieu dans une auberge de Ménaka, où le ressortissant français logeait. Il est le président de "’Association Gérardmer (est de la France) - Tidarmene (nord de Ménaka)", selon l’association française. Agé de 61 ans, ce bénévole se rendait "régulièrement" au Mali, où il s’implique notamment dans la culture d’une plante thérapeutique pour soigner le paludisme.

"C’est sûr qu’il était visé, parce que son véhicule 4X4 de couleur foncée n’a pas été touché par les ravisseurs. Il est toujours dans la cour de l’hôtel", a précisé un conseiller municipal de la ville de Ménaka. Il n’y a pour le moment, aucune piste précise sur l’identité des ravisseurs, mais certains analystes privilégient déjà "la piste islamiste".

Début juin, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait annoncé pour la première fois avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer, qu’elle détenait depuis janvier, marquant une radicalisation de ce mouvement. AQMI, dont les éléments sont issus de l’ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC algérien), enrôle depuis 2006 sous sa bannière les mouvements armés islamistes de Tunisie, d’Algérie et du Maroc, ainsi que ceux du Sahel.

Il compterait plusieurs centaines de combattants. Année après année, l’organisation accroît sa présence dans la bande sahélienne, notamment dans le nord du Mali et dans l’est de la Mauritanie, des zones qualifiées de "grises", ou de "non droit" par les experts.

Mi-novembre, plusieurs responsables humanitaires, dont ceux travaillant pour l’organisation non gouvernementale française Action contre la faim (ACF), avaient quitté la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, par "mesure de sécurité".
AGENCES


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