Trois salafistes présumés ont été écroués à la prison civile Nouakchott, ces derniers jours. Le parquet a délivré récemment des mandats de dépôt contre trois prévenus mauritaniens accusés de terrorisme. Il s’agit de Taleb Ould Ahmdenah, Ahmed Ould Moctar dit «Abou Ghaswara» (20 ans) et Mohamed Ould Ahmed dit Khaled alias «Abou Mouslim» (23 ans).
Extradé du Sénégal, Taleb Ould Ahmednah est accusé d’appartenance à Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI). Il est le cousin germain de Abdellahi Ould Ahmednah dit «Eness» (25 ans) arrêté le 17 juillet 2009 et soupçonné du meurtre d’un ressortissant américain, assassiné le 23 juin à Nouakchott. Abou Ghaswara, le second prévenu déposé en prison avait été arrêté à Tidjikja, fin octobre.
Natif de 1989 à El Mina «4eme robinet», il est (comme Eness et le kamikaze Abou Oubeida) rentré à Nouakchott à partir du Sud-Est mauritanien, mais contrairement à eux, il est venu sans arme, ni explosifs.
Arrivé au milieu d’octobre 2009 du nord du Mali (de Seriyatt El Vourghane, l’une des brigades d’AQMI), Abou Ghaswara était en mission de repérage, qui a été pour lui un attrape-nigaud. Auparavant, il avait mené une mission similaire au Niger. A Niamey, Abou Ghaswara a rencontré Taghi Ould Youssouf qui fut par la suite arrêté par les nigériens après une tentative de kidnapping d’américains dans un Hôtel à Tahoua. «Abou Mouslim» le troisième poisson péché par nos services de sécurité a été écroué le 22 novembre à la prison civile de Nouakchott.
Il semble cependant qu’il ne soit pas venu dans une quelconque mission chez nous. Selon une source généralement bien informée, Abou Mouslim est plutôt «un repenti qui a fui Seriyatt Al Ansar», au sein de laquelle, il avait assisté en septembre 2008 à l’attaque de Tourine. Venu à Nouakchott début novembre 2009, il se serait mis dans une situation inconfortable.
"Se sentant menacé, car déserteur d’AQMI, il se savait aussi recherché pour les services de sécurité" indique notre source, qui ajoute : "il était aussi mal à l’aise avec sa famille. Il a quitté ses parents depuis deux ans et leur déclarait dans ses appels téléphoniques qu’il étudiait dans une Mahadra à Bassiknou". Pris dans de tels atermoiements, il a été finalement arrêté. Atermoiements que traverseraient d’ailleurs plusieurs jeunes mauritaniens embrigadés dans les camps d’AQMI au nord du Mali et qui n’attendraient pour revenir chez eux qu’un signal pour rompre avec l’organisation qui ne leur offre que la galère ou la mort, a-t-on appris de même source.
Le dernier mauritanien mort s’appelle Mohamed Salem Ould Moisse dit «Ne’emane». Il est mort en juillet 2009, à "Arouane" au nord de Tombouctou lors d’un accrochage avec l’armée malienne.
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