L’Erudit Cheikh Mohamed El Hacen Ould Deddew président du «Centre de Formation des Oulémas» (une sorte d’académie pour les sciences religieuses),a appelé dans une interview publiée le 5 novembre par le quotidien arabophone «Essirage», à ouvrir un «dialogue sérieux» avec les détenus dans les affaires de Terrorisme.«Le dialogue est la seule voie pour circonscrire l’extrémisme et empêcher la jeunesse d’adhérer à ses courants», estime Cheikh Deddew, l’un des érudits les plus respectés de Mauritanie, qui avait été arrêté à plusieurs reprises, avant le coup d’Etat du 3 août 2005.
Dans l’interview accordée à notre confrère « Essirage», l’Erudit établit une intéressante catégorisation des détenus mauritaniens accusés de Terrorisme. Selon lui, il y a parmi eux une première catégorie qui comporte les auteurs d’actes de violences, lesquels, doivent être jugés de manière «rapide» et « juste» conformément à la charia islamique. La deuxième catégorie est formée des détenus n’ayant pas commis de violences contre l’Etat ou le peuple, qui ne sont donc pas passés à l’action, mais qui sont porteurs de l’idéologie du «Takfir» (contestation de l’islamité de la société et de l’Etat), qui s’élèvent contre l’autorité de l’Etat et sont partisans de l’usage de la violence. Avec cette catégorie-là , il faut dialoguer pour les «ramener à la raison», propose l’Erudit Ould Deddew. Enfin, pour la troisième catégorie, celle des détenus qui n’ont pas commis de violences et qui ne sont pas porteurs d’idéologie, mais qui sont détenus pour sympathie ou soutien, l’Erudit estime que la prolongation de la détention peut accentuer leur mécontentement.
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