Détenus salafistes : Oui au dialogue ... Non au dialogue   
26/08/2009

Le détenu salafiste Taher Ould Biyé dit «Al Mouthenna» a lancé le 24 août un appel aux autorités mauritaniennes pour mettre aux souffrances dans les prisons,  responsables selon lui, des violences survenues en  Mauritanie ces dernières années. «Les jeunes préfèrent la mort avec des ceintures explosives à l’enfer des prisons» a-t-il déclaré à l’ANI.



Selon  Ould Biyé, les violences perpétrées, depuis 2005 (avec Lemgheity), sont intervenues en réaction à l’emprisonnement des oulémas, et aux  mauvais traitements infligés aux détenus islamistes.
Le détenu qui purge une peine de 8 ans de prison se déclare favorable au dialogue pour éviter au pays d’entrer dans une « guerre inutile» indiquant que dialogue préconisé par certaines parties entre oulémas, intellectuels et salafistes  est le bienvenu,  mais que personne ne s’y intéresse.
L’opinion de Taher Ould Biyé ne semble pas du tout,  être partagée par un autre détenu salafiste Amar Ould Mohamed Saleh, dit "El Bettar" qui a estimé dans une déclaration à la même agence que «seul le langage des ceintures explosives et des voitures piégées est valable  avec  les gouvernements renégats, reniant la loi d’Allah».
"El Bettar"  a déclaré  que  «les arrestations et les tueries ne feront que consolider  la  détermination des salafistes» refusant  tout dialogue sur la base de «Fatwas» des collaborateurs du régime, de ses  «perroquets et caisses de résonance»  et menaçant  qu’il n’y aura ni sécurité, ni stabilité tant que la loi d’Allah n’est pas appliquée dans ce pays.
A noter que "El Bettar" souffre de sérieux problèmes de santé en raison d’une tuberculose pulmonaire. Ses compagnons en prison avaient lancé récemment un SOS pour qu’il soit soigné en dehors de la prison. Les opinions de d’"Al Mouthenna" et de "El Bettar" en disent long sur le debat au sein des 60 detenus salafistes mauritaniens et sur leur division concernant  les derniers attentats ainsi que  sur le dialogue avec les autorités politiques et religieuses.

Partout dans le monde musulman,  les autorités en proie aux  salafistes ont parallelement à l’approche securitaire, adopté des lois de concorde ou des programmes de rééducation religieuse (Mouraja ate) qui permettent la révision des concepts liés au Jihad, l’acceptation de l’Etat moderne et la reinsertion des salafistes. Seuls des érudits «crédibles» aux yeux des salafistes peuvent superviser  ce genre de programmes estiment les connaisseurs.

 En Mauritanie, Ould Dedew et "Al Majlissi" (photo) sont les plus indiqués. Ce dernier, le plus en vue par la nouvelle génération, est en prison depuis janvier 2008.

Les autorités lui  reprochent d’avoir reçu appel téléphonique d’un salafiste en cavale et de ne pas avoir rendu compte.


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