Les dirigeants des services de renseignement des pays de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) - Algérie, Libye, Maroc, Tunisie et Mauritanie - se sont réunis les 24 et 25 février à Nouakchott. L’objectif de cette réunion est d’aboutir à des "accords sécuritaires" face au trafic de drogue et d’armes, ainsi qu’à l’immigration clandestine vers l’Europe.
Mais la rencontre a surtout examiné les activités d’ Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) au Sahara-Sahel, notamment, aux frontières entre la Mauritanie, le Mali et l’Algérie. Le conclave des responsables du renseignement maghrébin intervient dans le contexte de la préparation par plusieurs pays européens, spécialement, la France et l’Angleterre d’une opération militaire au Sahara-Sahel qui pourra se traduire par des frappes aériennes contre les bases (mobiles) d’AQMI. Des avions de reconnaissance et de combat appartenant à la France survolent depuis quelques temps le nord du Mali dans des missions de reperages. Plusieurs pays du Sahara-Sahel (Niger, Tchad, Mali) ont accepté de collaborer avec la France dans la préparation de ces opérations militaires. Des pays maghrébins comme la Libye et l’Algérie auraient refusé d’ouvrir leur espace aérien à l’aviation militaire française et leur territoire aux forces qui doivent prendre part à l’opération envisagée. La Mauritanie a été sollicitée par les européens et sa position officielle n’est pas toujours connue. AQMI a revendiqué le 18 février l’enlèvement de 6 otages occidentaux au Niger toujours détenus entre les mains de l’organisation terroriste. Les pays européens sont -peut être- en train de changer de politique vis-à -vis des prises d’otages répétitives depuis 2003 au Sahara-Sahel. Par le passé, les otages étaient libérés en contrepartie du versement de rançons aux ravisseurs. Mais il semble que les ravisseurs doivent dorénavant s’attendre à des bombardements. Une option à risques pour les ravisseurs et pour leurs otages.
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