Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), qui a revendiqué mercredi 18 février l’enlèvement de deux diplomates canadiens et de quatre touristes occidentaux, exige la libération de deux de ses "éléments", arrêtés "dans un pays du Sahel", a indiqué une source malienne proche du dossier. "L’une des conditions posées par AQMI pour libérer les deux diplomates canadiens est la libération de deux de ses éléments arrêtés dans un pays du Sahel", a déclaré cette source.
"Cette exigence et une autre ont été transmises aux Canadiens, c’est sûr", a-t-elle ajoutéprécisant que "ce sont les mêmes ravisseurs" qui, par personne interposée, avaient récemment transmis une cassette vidéo constituant une preuve de vie des deux diplomates. Avec ces enlèvements, AQMI a frappé pour la première fois le Niger. Dans un enregistrement sonore diffusé le 17 février par la chaîne Al-Jazeera, AQMI a revendiqué l’enlèvement de Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Niger et de son collègue Louis Guay, disparus avec leur chauffeur nigérien à la mi-décembre 2008, à une quarantaine de km à l’ouest de Niamey. Leur voiture avait été retrouvée moteur tournant et portières ouvertes. Mi-janvier 2009, le président nigérien Mamadou Tandja (pour enfoncer son opposition armée) avait évoqué la piste touareg, mais les deux principaux mouvements armés touareg avaient immédiatement nié toute responsabilité dans la disparition des deux diplomates. Les deux Canadiens ont disparu dans la région de Tillabéri, une zone épargnée par l’insécurité et située très loin du théâtre des opérations des rebelles touareg. Les quatre touristes européens ont eux été enlevés le 22 janvier 2009 dans la zone frontalière Mali-Niger. "Nous sommes heureux de transmettre à la nation islamique la bonne nouvelle du succès des moujahidine dans la réalisation de deux opérations de qualité au Niger", déclare sur la bande son, le porte-parole d’AQMI, "Saleh Abou Mohammed" de son vari nom: Saleh El Ghassimi. Le porte-parole d’AQMI a indiqué que son organisation "se réservait le droit de traiter les six captifs conformément à la Charia islamique", dans une menace probable de les exécuter si les exigences du groupe n’étaient pas satisfaites. A noter que le sommet sur la sécurité et la paix dans la bande sahélo-saharienne, prévu le 19 février à Bamako avec les dirigeants du Mali, du Burkina Faso, du Niger, d’Algérie, de Libye et du Tchad, a été à nouveau reporté. "Le sommet est à nouveau reporté. Des chefs d’Etat annoncés ont un problème de calendrier, alors qu’on souhaitait la présence physique de tous", a déclaré à l’AFP un responsable malien sous couvert de l’anonymat. Reporté à plusieurs reprises depuis plusieurs mois, le sommet devait également se pencher sur le développement de cette région.
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