«Les incursions des terroristes en territoire mauritanien, fréquentes avant le coup d’Etat du 6 août, sont devenues trop risquées pour les combattants de l’ex-GSPC rebaptisé Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI)», indique un officier supérieur à la retraite, expert des questions sécuritaires.
«Toute notre zone frontalière du Nord du Mali et de l’Algérie est sous surveillance permanente et accrue de l’Armée nationale et de ses Groupes de Lutte Anti-Terroristes (GLAT)» a-t-il estimé, préférant, s’exprimer sous le couvert de l’anonymat.
Ce témoignage rassurant est partagé par des non experts, notamment, des transporteurs et d’ autres personnes qui ont eu à fréquenter ou travailler dans le vaste désert mauritanien, qui s’étend entre le Hodh Charghi et le Tiris Zemmour. A. Ould Mohamed, commerçant entre le Tiris Zémmour et le sud de l’Algérie est catégorique : «Le Tiris est sécurisé. Il y a des checks points partout, on sent que les choses ont changé avec l’arrivée du Général Mohamed Ould Abdel Aziz et surtout après l’attaque de Tourine».
De même avis, M. Barry, agent dans un projet de lutte anti-acridienne témoigne: «J’ai passé récemment plus d’un mois à sillonner les déserts de l’Inchiri et de l’Adrar et j’ai été agréablement rassuré par la présence de l’Armée dans cette zone, où il y avait eu l’attaque d’El Ghallawiya en 2007». Le démantèlement en mai 2008, de la quasi-totalité des cellules de l’organisation «Ansar Allah, Al Mourabitoune», créée, financée, encadrée et équipée par des combattants d’AQMI qui parvenaient en 48 heures de route, souvent, à partir d’El Khalil (Mali) à regagner Nouakchott, a probablement amené le haut commandement militaire mauritanien à tirer les leçons qui s’imposent.
Parmi ces leçons, le renforcement de la surveillance des pistes qui traversent notre vaste désert en provenance de nos voisins.
La présence militaire significative dans ces zones, au delà qu’elle fasse substituer la confiance à la peur, en rassurant les populations et les touristes, permet aussi, d’être mieux préparés aux attaques surprise, et surtout, d’empêcher de nouvelles incursions des combattants d’AQMI tentés de venir, (re)constituer des nouvelles cellules terroristes en Mauritanie. Sur une cinquantaine de suspects, membres présumés des cellules locales d’AQMI en Mauritanie, seule une dizaine avaient pu échapper au coup de filet de 2008, principalement, parce qu’ils étaient déjà dans les camps de l’organisation terroriste.
AQMI avait perçu -on le sait- sa déroute chez nous, comme une gifle percutante.
C’est ce qui explique -peut être- sa barbarie à Tourine en septembre 2008, quand douze de nos soldats sont tombés (sur le champ d’honneur) suite à une embuscade très vraisemblablement tendue par des éléments des Katibas: «Taregh ibn Ziyad» ou celle dénommée: «El Ghae’ghae».
Depuis lors, des alertes sont épisodiquement lancées et des interpellations ont été opérées en Mauritanie, sans que cela ne débouche cependant, sur une ménace précise.
La ceinture de sécurité placée autour de nos frontières avec le Mali et l’Algérie, semble jusqu’à présent, être efficace. IOM
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