Le lancement symbolique a lieu dans deux structures d’hébergement de personnes âgées : l’une dans la Seine-Saint-Denis, l’autre dans la Côte-d’Or.    
					                       
                                        Jour J et lueur d’espoir en ce surlendemain de Noël : une vingtaine de personnes âgées et de soignants seront les premiers Français à se faire vacciner, dimanche 27 décembre, contre le Covid-19, au terme d’une année endeuillée par un virus qui a fait plus de 62 500 morts dans le pays. Après le feu vert donné par l’Union européenne, le 21 décembre, au produit mis au point conjointement par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech, ce sont presque tous les Etats membres qui simultanément lancent leur campagne vaccinale – ouverte depuis la veille par l’Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie. Le vaccin, acheminé samedi dans l’Hexagone sous bonne escorte, était particulièrement attendu en France, où le virus circule activement, et où la présence de son variant britannique, possiblement plus contagieux, a été confirmée vendredi chez un patient. 
 
 Une vingtaine de personnes vaccinées ce dimanche Le lancement symbolique de la campagne vaccinale française a lieu ce dimanche dans deux structures d’hébergement de personnes âgées : l’une située dans la Seine-Saint-Denis, département qui a payé un lourd tribut au Covid, l’autre dans la Côte-d’Or, au cœur de la Bourgogne-Franche-Comté, soit l’une des régions où le taux d’incidence du virus est le plus élevé. Dans la matinée, une dizaine de résidents – tous âgés de plus de 75 ans – de l’unité de soins de longue durée de l’hôpital René-Muret de Sevran (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) ainsi qu’un de leurs médecins (âgé de plus de 65 ans) se verront administrer une première dose du vaccin. En début d’après-midi, ce sera le tour d’une dizaine de pensionnaires du centre gériatrique de Champmaillot, dépendant du CHU de Dijon, et d’un médecin spécialiste (âgé de plus de 65 ans) de recevoir à leur tour le Pfizer-BioNTech, baptisé Comirnaty en référence au procédé sur lequel il s’appuie (l’ARN messager – mRNA en anglais). 
 
 Une campagne vaccinale progressive La montĂ©e en puissance de la campagne vaccinale sera progressive : elle concernera la semaine prochaine 23 Ă©tablissements des rĂ©gions de Paris, Lyon, Lille et Tours, avant de s’intensifier pour atteindre une centaine de lieux Ă  l’issue des deux premières semaines de janvier. Le gouvernement s’est donnĂ© jusqu’à fin fĂ©vrier pour vacciner un million de personnes parmi les plus âgĂ©es et les plus vulnĂ©rables, particuliers comme soignants, dans les 7 000 Ehpad et autres Ă©tablissements assimilĂ©s que compte le territoire national. Suivront « tous les retraitĂ©s de plus de 65 ans » – dont la vaccination devrait s’étaler jusqu’au printemps –, puis le reste de la population âgĂ©e de 16 ans et plus, toujours sur une base volontaire. Le gouvernement espère ainsi qu’il aura immunisĂ© « 15 millions de personnes Ă  l’horizon de cet Ă©tĂ© », a prĂ©cisĂ© Matignon samedi – une Ă©chĂ©ance quelque peu retardĂ©e en regard de ce qui avait prĂ©alablement Ă©tĂ© envisagĂ©.   MĂ©fiance et incertitudes Au pays de Pasteur, le scepticisme face aux vaccins reste Ă©levĂ© : d’après un sondage BVA publiĂ© par le Journal du dimanche et rĂ©alisĂ© du 11 au 14 dĂ©cembre, une majoritĂ© de Français (56 %) dĂ©clarait ne pas souhaiter se faire vacciner contre le Covid-19. Quant Ă  savoir si la vaccination sera opĂ©rante sur les nouvelles souches du coronavirus, la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© a, samedi, tenu Ă  rassurer : selon elle, tout laisse Ă  « penser que les vaccins sont efficaces sur ces mutants ». La question se pose avec d’autant plus d’acuitĂ© que les autoritĂ©s françaises ont eu la confirmation, le soir de NoĂ«l, de ce qu’elles craignaient depuis plusieurs jours, Ă  savoir la prĂ©sence du variant britannique du virus sur le territoire – Ă  Tours. Le cas concerne un Français rĂ©sidant habituellement au Royaume-Uni, et arrivĂ© de Londres le 19 dĂ©cembre, selon le ministère de la santĂ©.   Le spectre d’un troisième confinement « Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l’épidĂ©mie Ă  nouveau », a prĂ©venu dans le Journal du dimanche le ministre de la santĂ©, Olivier VĂ©ran. InterrogĂ© sur l’éventualitĂ© d’un troisième confinement, il s’est dit prĂŞt Ă  prendre « les mesures nĂ©cessaires si la situation devait s’aggraver ». Quoi qu’il en soit, M. VĂ©ran considère le lancement de la campagne de vaccination comme une « très bonne nouvelle ». « Ce vaccin protège 95 % des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies », a-t-il estimĂ©, se disant par ailleurs satisfait de pouvoir « commencer Ă  protĂ©ger les plus fragiles d’entre nous ». Le Monde avec AFP                     
                    
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