Que des manifestants scandent à pleins poumons des slogans hostiles au pouvoir, cela ne peut importuner que les partisans de la défunte dictature ou ses anciens auxiliaires ; que les organisateurs des manifestations se sentent responsables ...
... devant les pouvoirs publics –et donc devant la société dans son ensemble-, pour que « le message » de la manifestation soit « délivré » de manière à ne pas bousculer les lois et règlements qui protègent le droit de manifester, voilà qui constitue un impératif indispensable de savoir-vivre… S’agissant du cas particulier des événements survenus hier à Zouerate, je souhaiterais partager les remarques suivantes avec le lecteur : 1. Pourquoi les manifestants se sont-ils attaqués aux locaux de la wilaya, symbole de l’Etat, alors que, a priori, le conflit oppose des travailleurs à une société bien identifiable, en l’occurrence la SNIM ? 2. Monsieur Mohamed Ould Nahah, principal organisateur (artificier ?) de cette manifestation, était-il au courant des graves débordements qui ont fini par avoir lieu ? a. Si oui, pourquoi n’en a-t-il pas informé les autorités compétentes pour éviter « la casse » ? b. Si non, n’est-il pas responsable à un certain degré, des incidents fâcheux survenus lors d’une manifestation qu’il a encadrée ? c. Ne doit-on pas, à l’avenir, prévoir légalement de faire payer, en guise de responsabilisation, les organisateurs des manifestations, les dégâts provoqués par leurs ouailles aux tiers, lors des manifestations publiques ? 3. Pourquoi les correspondants d’Alakhbar, organe officiel de Tawassoul, étaient-ils à la fois, à Néma, à Zouerate et à Aleg ? 4. Ces correspondants couvraient-ils les manifestations ou faisaient-ils partie des manifestants ? A les lire, on est en droit d’être taraudé par le doute... 5. La campagne de « profanation » des symboles de l’Etat, entreprise par les vieux dirigeants la COD, a-elle facilité « le passage à l’acte » chez certains manifestants issus de ses rangs ? 6. Pourquoi l’anniversaire que certains manifestants voulaient célébrer à leur manière, n’a été révélé à l’opinion publique, que bien après que les actes de vandalisme aient été commis ? a. Etait-ce une manière décente d’honorer les martyres de mai 1968 ? b. Les parallélismes sont –ils de mise, entre la MIFERMA et la SNIM, et entre la Mauritanie postcoloniale de 1968 et la Mauritanie des libertés et du pluralisme de 2013 ? Que de questions ! diraient certains, mais ce qui s’est passé à Zouerate, hier, en pose davantage, car il nous fait toucher du doigt le constat suivant : « trop de liberté tue la liberté ». A mon sens, ceux qui ont profané les symboles de l’Etat à Zouerate et leurs complices éventuels, doivent répondre de leurs actes, devant les juridictions compétentes ; le seul fait d’être de telle ou ascendance, noble ou roturière, ne saurait justifier des comportements vulgaires à l’endroit des symboles de l’Etat. Seul l’Etat est en mesure de garantir la dignité à ceux qui croient en être dépourvus et « soigner » la mégalomanie de ceux qui en sont atteints. L’affaissement de l’autorité de l’Etat n’est dans l’intérêt objectif d’aucun citoyen de ce pays. Aussi devons-nous tous dénoncer vigoureusement les agissements barbares des manifestants de Zouerate, Wa dhaliqa Add-Avou L’Imane… Cheikh Elwely maurisahel
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