Courrier:La COD “decodée”   
06/11/2012

La stratégie politique, jusqu’ici défendue -sans grand succès du reste!- par la COD, consistait grosso modo à soutenir que notre pays doit obligatoirement s’inscrire dans la dynamique du fameux «Printemps arabe» (ou «Hiver islamiste», c’est selon), en adoptant les schémas de guerre civile...



...qui ensanglantent certains états de la sous-région, pour installer au pouvoir des hommes intellectuellement archaïques, fonctionnellement incompétents et éthiquement prédateurs.

Tout le monde, en Mauritanie et ailleurs, sentait bien que la COD s’est fourvoyée pour des raisons faciles à comprendre; ce pays a vécu un pluralisme démocratique authentique, qui confère au Mauritanien «lambda» une forme d’immunité contre l’embrigadement politique et une faculté de discernement face à la manipulation idéologique.

Sous l’autorité du Président Aziz, l’exercice des libertés publiques a connu un essor inégalé, autorisant de vieux politiciens à se «spécialiser», sur le tard, dans le délit d’outrage au chef de l’Etat, de déni de la légitimité démocratique et de l’apologie de la violence civile.

La COD a échoué politiquement, car la virulence de son discours et la tolérance exemplaire des pouvoirs publics actuels, à son égard, ont fini par «vider tous les abcès» qui pouvaient motiver un mécontentement ou une révolte populaire; comme dirait l’autre «tout ce qui est excessif est insignifiant». Il s’agit là d’un modèle de mauvais usage de la liberté, par la COD, au détriment de son propre agenda politique, digne d’être répertorié et étudié.

Exiger le recul des élections sénatoriales, tout en refusant de prendre part aux assises du dialogue national auquel on a pourtant appelé, relève d’une forme de «gabegie politique», que l’opinion publique mauritanienne a sanctionnée, en déboutant la COD et ses appels récurrents au désordre et à la violence civile. La société mauritanienne étant multiculturelle, il est difficile de l’ «ameuter» pour soutenir des causes particularistes et exclusives, fussent-elles arabes ou africaines.

Autrement dit, le pluralisme culturel constitue le meilleur des gages de la stabilité politique, dès lors que les choix publics respectent les impératifs d’unité nationale, ce qui est aujourd’hui heureusement le cas en Mauritanie. Les desseins politiques de la COD ont été sérieusement contrariés, par l’action résolue de l’actuel gouvernement, sous l’autorité du Président Aziz, en faveur de la bonne gouvernance économique et sociale.

A titre d’exemples, la lutte contre la gabegie, le rapatriement des réfugiés au Sénégal, la mise à niveau des forces armées et de sécurité, la réhabilitation des quartiers périphériques, l’édification d’infrastructures de base, la nette amélioration de l’accès aux services de base, font qu’il est quasiment impossible de convaincre, aujourd’hui, les Mauritaniens qu’une autre politique est possible, surtout si une telle politique alternative est défendues par ceux-là mêmes qui avaient gouverné ce pays, cinquante années durant le népotisme et la concussion.

Comme on pouvait s’y attendre, la COD, politiquement mal en point, a lamentablement échoué à tirer profit, pour le pays, de l’événement accidentel du 13 octobre dernier, confirmant à nouveau ses grandes lacunes de cohésion et son flair politique obtus. Les Mauritaniens, ont été surpris d’apprendre que ceux qui réclamaient à cor et à cri, le départ du Président élu, ont décidé d’interrompre toutes leurs activités de contestation, conférences de presse comprises ; une telle attitude politique, a priori louable, a apparemment été dictée plus par des nouvelles pessimistes erronées, que par le souci d’aider le pays à dépasser un cap potentiellement difficile.

D’ailleurs, le naturel est vite… revenu au galop, car ces dirigeants n’ont pas hésité, à la faveur d’informations plus réconfortantes sur l’Etat de santé du Président, à choquer les Mauritaniens, en émettant mille et une exigences fantaisistes, en faisant le tour des chancelleries occidentales accréditées à Nouakchott, comme si la souveraineté nationale n’était qu’un vain mot et en reprenant allègrement le flambeau de l’incitation à la contestation populaire.

Mal leur en a pris, car ils étaient moins de deux milles à répondre à l’appel de la COD, lors du meeting du jeudi, 1er novembre 2012, dans une capitale d’environ un million d’habitants, un fiasco. D’ailleurs, le lieu choisi par la COD, pour la tenue de ce meeting, une simple rue, en disait long sur les prévisions minimalistes de ses organisateurs, au sujet de d’affluence populaire.

Officiellement prévu pour quatorze heures, ce meeting n’a démarré qu’à dix-huit-heures et quarante minutes, retardé par la faible affluence, mais aussi par les dissensions au sein des dirigeants, dont certains voulaient que les discours soient écrits pour éviter les dérapages verbaux des derniers jours, alors que d’autres tenaient aux griseries des joutes oratoires improvisées, une cacophonie intégrale… Ils blâmeront par la suite … l’insuffisance des efforts de mobilisation, facile n’est-ce pas?

La COD a délibérément décidé de s’inscrire en dehors du champ démocratique apaisé, en refusant de participer au dialogue politique national, en appelant au départ d’un président élu en cours de mandat, en favorisant le choix chaotique de l’épreuve de la «rue» et en «zigzagant» dangereusement, telle une proie paniquée, alors que le pays faisait face à une difficulté majeure et que la nation tout entière a décidé d’y faire face dans la dignité, dans le respect scrupuleux des institutions et des intérêts vitaux du pays.

Des pans de la COD, ont poussé l’indécence jusqu’à la mise sur pied d’ «officines» de génération et de diffusion de rumeurs, terrorisant, une nuit durant les paisibles citoyens de ce pays. Il est revenu au temps, d’apporter le plus cinglant des démentis à ces rumeurs folles dont les auteurs ont perdu toute crédibilité; l’échec du meeting du jeudi, 1er novembre, en atteste...

A ce propos, l’UFP n’a pas fait mieux, lors du meeting de Riyadh, du samedi, 3 novembre 2012 ; son président Ould Maouloud, a cru opportun de donner des leçons tous azimuts, devant une assistance d’exactement soixante-seize personnes, vous avez bien lu «soixante-seize»!

Aujourd’hui l’urgence n’est pas d’exporter les contradictions au sein de de la COD et ses contradictions avec la majorité, la CAP et la nébuleuse de la société civile, au niveau des administrations centrales de l’Etat, au risque de les rendre ingérables; d’ailleurs l’organisation d’élections présidentielles, sous l’autorité d’un gouvernement d’union nationale, n’avait pas, en 2009, empêché les dirigeants actuels de la COD, de contester les résultats de ces élections; le bilan en matière de gestion publique a été des plus calamiteux, pour la courte durée de vie de ce gouvernement, car chaque clan politique voulait en tirer le maximum de profits, en un temps record.

Aujourd’hui des «personnalités» et des petits groupuscules extrémistes, tels l’IRA, TPMN, For Mauritania, etc, se «coalisent», pour participer à la …gestion du pays, comme si cette gestion n’était pas du ressort exclusif des partis politiques légalement constitués, ayant reçu l’onction du suffrage universel.

L’urgence, aujourd’hui, est bel et bien d’organiser rapidement des élections municipales et parlementaires transparentes, sous l’égide de la CENI consensuelle, issue du dernier dialogue politique national, et ce pour permettre aux citoyens de ce pays de choisir librement les partis qui les représenteront et de dégager ainsi des majorités homogènes, pour une gouvernance locale et nationale, sous l’autorité du Président de la République.

C’est à ce prix seulement que nous pourrons asseoir davantage notre système démocratique et garantir ainsi la stabilité de notre pays, à court et moyen termes.
Sidi Ould Ahmed

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