Courrier: Salman Rushdie s’invite dans le débat des rumeurs malveillantes en Mauritanie   
04/11/2012

Depuis quelques semaines, on est frappé par le caractère insolite que prend le débat politique en Mauritanie : il se focalise autour de rumeurs malveillantes. Tous les coups y sont permis. Ceux qui s’y adonnent rivalisent d’imagination. Abusant de différents types de techniques de communication, ils vont jusqu’à investir leurs talents littéraires (sic !)...



...en s’inspirant des références les plus invraisemblables.

Qui, en effet, aurait pu imaginer un mauritanien, de surcroît d’obédience islamiste, mettre en œuvre des « recettes » tirées des «Versets sataniques» de Salman Rushdie, pour faire passer un message politique?

Manifestement, l’écrivain indo britannique controversé, devenu célèbre et très largement contesté dans le monde musulman, fait au moins un émule mauritanien. Et sa technique sert de vecteur pour les rumeurs malveillantes véhiculées par certains acteurs politiques, (ou plus exactement « politiciens ») à court d’idées, de courage et d’efficacité pour faire face aux défis qui préoccupent sérieusement le pays.

C’est bien l’impression que l’on a après la lecture de ce qui parait comme une Nouvelle, écrite en arabe par notre compatriote Isselkou O. Behah, sous le titre : « Exclusif : Au cours d’une première rencontre avec le Président ould Abdel Aziz dans son hôpital à Paris ». Paru il y’a plus de deux semaines, ce papier, largement diffusé par les sites électroniques proches de Tawassoul, comme Essiraje, Al Akhbar… continue de susciter des réactions de rejet, et ce pour une raison bien simple.

On se souvient que Salman Rushdie avait mis en œuvre la littérature romanesque pour s’attaquer au Prophète Mahomet (PSL), le personnage qui symbolise l’OUMMA musulmane. Pour cela, il a opté pour le songe comme cadre de son récit. Dans ses hallucinations « d’écrivain débutant», Mr Isselkou O. Behah a, lui aussi, usé de la même procédure : recourir à la technique du « rêve » pour calomnier le Président de la République et, partant, s’attaquer à la nation mauritanienne en s’efforçant d’écrire une Nouvelle diffamatoire pour la classe politique dans son ensemble.

On se souvient également que les critiques littéraires, de façon générale, avaient mal accueilli le roman de Salman Rushdie. Pour eux, son islamophobie, ses allégations fantaisistes vis-à-vis du Prophète et de l’Islam étaient de mauvais goût… et son style très moyen. Avec ses talents assez modestes, il aurait passé inaperçu s’il n’avait pas été objet d’une Fatwa de Khoumeiny qui l’avait condamné à mort, au motif « d’apostat ».

S’agissant de notre compatriote, il n’aura pas - heureusement pour notre démocratie !- ce genre de traitement maximaliste. Loin s’en faut ! Ses droits à la liberté d’expression restent garantis.

Force est de constater, cependant, qu’il a certainement manqué le coup « d’Ecrivain génial » auquel il voulait manifestement s’essayer. Les révélations, le style et le ton qu’il attribue au chef de l’Etat relèvent d’un goût plutôt malsain. On est même tenté de croire que tout cela révèle un certain sadisme chez l’auteur.

Nous sommes, en effet, à un moment où tout le monde, amis comme adversaires du Président, se prennent de compassion et de solidarité humaine avec lui. Dans ces conditions, ce genre de sortie romanesque agressive est tout au moins maladroit. L’auteur est appelé à s’en s’expliquer, les interrogations et protestations que son écrit a suscitées étant nombreuses.

Comment, en effet, dans ces conditions, humainement difficiles pour tout le monde, expliquer ces provocations inacceptables ? Un homme de lettre qui trouverait du plaisir à blesser un malade, les siens, et bien d’autres concitoyens dans leur amour propre ! Comment un écrivain peut-il oser enfoncer et aggraver sciemment les plaies dans un style qu’il veut satirique pour surfer sur la vague des malheurs et des drames de ses compatriotes ?

De quel droit se prévaut t-il pour amuser « ses lecteurs »- (à supposer qu’il en a - en usant de calomnies blessantes ?

Il se trompe énormément, Mr Ould Bah, en voulant nous faire croire que cet habillage (ô combien trop facile !) dans un dialogue fictif couvert d’un rêve imaginaire, offre une caution morale  suffisante pour faire de la calomnie inhumaine une arme politique. Est perdant quiconque adopte une telle stratégie.

Si gagnant il ya, ce serait Salman Rushdie ! N’est-il pas entrain d’avoir en Mauritanie un partenaire de style ou, à défaut de célébrité comme la sienne, un disciple qui se réclame de l’islamisme? C’était inespéré de la part de cet athée, auteur blasphématoire « des versets sataniques ».

Deyloul Ould Sidi Amar

 

Les opinions et avis exprimés dans ce courrier n’engagent pas nécessairement TAHALIL. Ils engagent leur(s) auteur(s).


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Commentaires
Yahya
hasyahya@gmail.com
2012-11-08 12:16:38

Lillahi darouk ya deiloul!!!

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